Les femmes cinéastes ont animé un panel ce mercredi 4 mars 2020 à Ouagadougou sur le thème : « cinéma, genre et lutte contre les violences faites aux femmes ». Cette activité se tient à l’occasion de la 6ème édition des Journées Cinématographiques de la Femme Africaine de l’image (JCFA).
Les violences faites aux femmes sont une réalité dans nos sociétés et elles se manifestent sous plusieurs formes. C’est le constat qu’à fait la première panéliste Kismath Baguiri, réalisatrice béninoise. Pour lutter contre ces violences, il faut aller à la source du problème. De son point de vue, il faut retourner à la base des violences tout en corrigeant les attitudes des jeunes à travers une rééducation
Pour sa part, elle s’est lancée dans la réalisation des films qui évoque le sujet dans l’optique de sensibiliser la société sur les conséquences des violences faites aux femmes.
« Il y a une sorte de domination qui ne dit pas son nom dans les rapports entre les hommes et les femmes même dans le monde du cinéma », a confié Laurentine Bayala, réalisatrice burkinabè et seconde panéliste. Les femmes cinéastes subissent parfois des violences sur les plateaux de tournage. Pour y remédier, elle propose d’accorder une place importante aux femmes sur ces plateaux de tournage. De son point de vue cela contribuerait un tant soit peu à la réduction des violences.
Consciente de l’ampleur du phénomène, Fanta Régina Nacro, réalisatrice burkinabè et panéliste s’est engagé dans la production de film sur le viol conjugal pour sensibiliser l’opinion publique. Des films qui, à son sens ont porté beaucoup de fruits aux regards des témoignages qu’elle a reçus après la projection de ces films.
« Les films que nous avons réalisé sur le viol conjugal ont suscité l’envie chez certaines femmes de se confier », a laissé entendre Fanta Nacro. Au regard des résultats issus de la projection de ces films, la réalisatrice estime que le cinéma se présente comme un corps médical qui soulage les plaies. « Le cinéma est une sorte de thérapie », a-t-elle conclut.
Le cinéma est une bouée de sauvetage
Le combat est rude et fastidieux mais pas impossible, rassure Mariam Lamizana, présidente de l’association voix de femmes et participante à ce panel. Pour elle, le combat doit être mené contre le tabou qui, à son sens serait un élément qui favorise la violence à l’égard des femmes. Les réalisateurs doivent multiplier les films sur le sujet afin de sensibiliser la société sur les méfaits des violences. A cela s’ajoute le combat que les femmes elles-mêmes doivent mener pour éradiquer le phénomène.
Mariam Lamizana estime que les femmes doivent se lever, s’affirmer et dire non à toute forme de violence. « Tant que les femmes ne seront pas autonomes, elles seront toujours soumises aux violences », martèle-t-elle.
A l’issu de ce panel, les participants ont font formulées des recommandations, celles d’instaurer un prix pour encourager les films qui dénoncent les violences faites aux femmes.
Marie SORGHO