La 7e édition d’Africa Mousso, une initiative de Sandrine Folané/Ouédraogo qui encourage et met en lumière les femmes pour leur participation au développement du Burkina Faso est prévue pour ce 27 octobre 2023. A trois semaines de l’évènement, la promotrice Sandrine Ouédraogo Folané nous dévoile les grandes lignes, les difficultés rencontrées et les perspectives.
Que peut-on retenir de votre parcours professionnel ?
Madame Sandrine Folané Ouédraogo est une jeune dame dynamique qui évolue dans le domaine de l’événementiel. Professionnelle dans le domaine de l’hôtellerie, j’ai travaillé dans des agences de voyage. En 2009, j’ai créé ma propre structure. Je fais la décoration, la location de matériel de cérémonie, la restauration,etc.. Et j’ai enfin créé Africa Mousso en 2017 pour rendre hommage aux femmes leaders.
Qu’est-ce qui vous a motivée à mettre en place cette association ?
La motivation principale, c’est que je suis moi-même entrepreneure et que j’ai aussi eu des difficultés au début. Même si on sait que tout entrepreneur rencontre des difficultés, j’ai remarqué que de nombreuses femmes travaillaient et leurs créativités ne sont pas vues, en fin de compte. Quand on travaille, cela mérite un encouragement et j’ai décidé d’encourager ces femmes. Comme je travaille dans l’événementiel, il m’arrive de rentrer souvent tard dans la nuit et je vois des femmes dans la même situation. Donc je sais que ce n’est pas facile.
Africa Mousso est un évènement qui est unique en son genre parce que toute personne qui fait très bien son travail peut avoir un trophée. Vous n’êtes pas obligé d’être avec un groupe pour être récompensé. Vous pouvez balayer la route, vendre des arachides et avoir un trophée Africa Mousso. C’est une manière d’encourager les autres femmes à emboiter le pas.
Quel est le thème de l’édition 2023 ?
Le thème de cette année est « Contribution de la femme à la paix et à la cohésion sociale ». Car, le Burkina Faso traverse une situation difficile au niveau sécuritaire en ce moment et les femmes ont également leur touche, à apporter. Quand il y a la cohésion sociale, les femmes sont debout ensemble et je pense que toutes leurs luttes iront de l’avant.
Quelles sont les grandes lignes de l’évènement ?
Il est prévu, une formation professionnelle au profit des femmes parce que c’est très important. Nous formons quelques filles chaque année et cette année nous avons formés douze filles en décoration et maquillage évènementiel. La formation a eu lieu le 18 septembre passé. Après la formation, nous avons au programme un match de football entre associations féminines et femmes battantes le 21 octobre 2023,au Maracana Stadium à la Zad à partir de 15 h. Ce sera l’occasion de s’encourager à travers le sport. Nous avons aussi une conférence-débat sur la cohésion sociale qui aura lieu, le 25 octobre à 17h aux complexe Africa Mousso.Nous aurons l’intervention de notre invitée d’honneur, une grande dame leader du Togo madame Kayi Dogbé.
Enfin, nous avons le dîner gala du 27 octobre à l’espace culturel Dieudonné, au cours duquel, nous allons récompenser les femmes. Il y a 13 femmes Sanem Poaka (1 million francs plus un trophée) et les votes se poursuivent sur la page d’Africa Mousso pour le deuxième prix qui est d’une valeur de 500 mille francs. Le dernier et troisième prix sont celui des jeunes leaders dont 4 jeunes vont compétir pour un montant de 250 mille francs.
La première catégorie se fera par vote du jury, le jour même de l’évènement et ce prix a une valeur de 1 500 000 francs. Donc, rendez-vous le 27 octobre pour voir qui sera la Sanem Poaka ou femme leader de l’année !
Quelles sont les innovations majeures de cette année?
Le Togo est le pays invité d’honneur et une femme leader du Togo, madame Kayi Dogbé sera présente. Elle viendra partager son expérience avec les femmes burkinabé. Elle va animer la conférence-débat sur la cohésion sociale. Il y a également une collecte de fonds en faveur des veuves des Forces de Défense et de Sécurité(FDS) tombés au front. Nous irons leur rendre visite et leur témoigner notre compassion. Nous encourageons donc les femmes à faire un geste, peu importe ce qu’elles ont parce que ce n’est pas facile surtout avec la rentrée scolaire. Nous aurons des artistes musiciens de la Côte d’Ivoire et du Togo et évidemment des artistes du Burkina Faso.
Quand la collecte de fonds aura-t-elle lieu ?
La collecte va se faire le jour-j mais après le jour-j, elle continue parce qu’il y a des gens qui ont des vivres et bien d’autres choses.
De la première édition à la 7ème édition, c’est un parcours. Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez été confrontées ?
J’avoue que ce n’est pas facile. A partir de la troisième édition, j’ai même failli abandonner. Mais comme on le dit, l’espoir fait vivre. J’ai eu de l’espoir et je me suis dit qu’un jour ça va aller. Effectivement, ça allait. Mais, nous avons remarqué que c’est encore plus difficile, ces derniers temps surtout le problème de partenariat.Cela est du aux difficultés que traverse notre l’entreprise. Toutefois nous avons gagné en expérience. Nous avons aussi amélioré beaucoup de choses. Les femmes n’étaient pas sur les réseaux sociaux. Au départ par exemple, on ne pouvait pas connaître les dames avant la cérémonie. Mais cette année, on a même les lauréates et chacun.e peut voter en ligne pour sa lauréate.
Je remercie Dieu parce que j’ai muri en termes d’organisation. Nous remercions les structures qui nous accompagnent depuis le début jusqu’à ce jour.
Quelles sont les recommandations issues des éditions passées ? Les avez-vous intégrées dans la 7e édition ?
C’est surtout en termes d’organisation. D’habitude, on travaille avec les femmes mais, ce n’est pas assez. Normalement, au bout de l’année, la lauréate Sanem Poaka doit mener des activités mais, nous n’avons pas assez de moyens pour le faire. Raison pour laquelle nous faisons appel aux partenaires. Peu importe le partenaire (une sorte de mentorat), qui va décider de parrainer une Sanem Poaka, suivre ses activités, la soutenir pour qu’elle puisse concourir dans d’autres évènements et pourquoi pas remporter d’autres trophées à l’international.
Combien de trophées sont mis à la disposition des femmes, cette année ?
Nous avons 13 trophées pour le Sanem Poaka, trois pour les jeunes leaders et cinq trophées d’honneur pour le moment. Le trophée Sanem Poaka (femme en or, en langue nationale mooré) est le plus convoité.
Quelles sont vos attentes ?
Que les femmes du Burkina soient prêtes à emboîter le pas des lauréates que nous récompensons ! Je veux qu’à l’avenir, quand on dit femme burkinabè, qu’on pense au travail. C’est déjà le cas mais, il y a un manque à gagner qui est l’objectif d’Africa Mousso. Aussi, c’est vrai qu’on n’est pas là pour quémander, mais seules, on ne peut pas et on risque d’abandonner.
Nombreux sont ceux qui arrêtent juste après avoir fait une première édition, faute de moyens. Donc, on invite le peuple burkinabé, les femmes burkinabè, à adhérer à l’évènement Africa Mousso. Les tickets seront disponibles aux prix de 25 000f CFA. Au programme nous aurons en plus des distinctions, un défilé de monde en coiffure et tenues africaines,l’élection de la Sanem Poaka. Il y aura également des prestations d’artistes,avec l’affiche Maoua Traoré de la Côte d’Ivoire, Dez Altino, Awa Sissao, etc… En cad besoin, vous pouvez joindre Africa Mousso au 78 846603 OU 07268622.
Entretien réalise par Françoise Tougry
et Abdoulaye Ouédraogo