L’Organisation pour de nouvelles Initiatives en Développement et Santé (ONIDS) a procédé, ce mardi 07 novembre 2023 à Ouagadougou, à la seconde représentation de la pièce théâtrale dénommée Sali (e), suivie de discussions. L’objectif est de contribuer au renforcement de la communication pour le changement juridique, social et de comportement en faveur de l’accès aux droits et santé sexuels et reproductifs.
La pièce théâtrale Sali (e) met en scène une jeune fille, élève en classe de première, âgée de 17 ans du nom de Sali. Vierge, elle a été violée par son géniteur et tombera enceinte. Après les conseils de son amie Victo, elle se rend au commissariat afin de faire une déclaration. Mais, c’est sans compter sur le policier, qui l’accueille de la plus mauvaise des manières en commençant à lui faire la cour avant de l’accuser à tort.
De retour du commissariat, Sali est déterminée à avorter. Elle se rend cette fois-ci à l’hôpital. Une fois sur place, Sali est rejetée par la sage-femme avec un ton sévère et des propos blessants. « Qui t’as envoyée ? Tu cherchais non ? Tu as eu. Tu as cherché, tu as eu », lui crache-t-elle au visage sans prendre la peine de l’écouter.
Confuse et perdue, Sali n’a qu’un seul recours, Albert, son amoureux à qui, elle pensait, un jour donner sa virginité.
Poussée par Victo son amie, elle le lui fait savoir. Albert refuse d’entendre raison et refuse de comprendre celle pour qui, il chantait l’amour au quotidien.
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De retour à nouveau chez une sage-femme, cette dernière fait savoir à Sali que l’Interruption sécurisée de Grossesse (ISG) n’est autorisée que si la grossesse met en danger la santé de la mère et qu’au-delà de 14 semaines, la loi interdit l’interruption de la grossesse. Ce verdict tombé, la victime se tourne vers des voies d’avortement inappropriées qui finissent par lui ôter la vie.
« C’est une réalité que nous vivons en passant par les agents de la police, les agents de la santé et le ministère de la justice. Nous devons revoir certaines choses. Nous devons nous engager à aider nos filles à vivre car 17 ans, c’est l’âge de la vie et l’âge où on veut vraiment s’affirmer », a déclaré Sanata Sia, la représentante du conseil d’administration, à la fin du spectacle.
Afin de sensibiliser le plus grand nombre de personnes sur ce phénomène, l’avortement clandestin, l’ONIDS entend non seulement faire une diffusion de en version en français, de ce spectacle, dans la zone du Centre-Est créer des versions de la pièce Sali (e) en cinq langues notamment en mooré, dioula, bissa, gourmantchéma et fulfuldé.
L’organisation entend également enregistrer différentes créations en version numérique CD avec sous-titrage en langue française et diffuser les cinq spectacles en langue locales dans cinq localités différentes à l’endroit des publics cibles spécifiques.
Au regard des grandes perspectives évoquées plus-haut, l’ONIDS lance un appel à contribution à tous les partenaires techniques et financiers (PTF) et associations sœurs au vu de leur réalisation, mais également, à leur appropriation de cet outil pour une sensibilisation à grand échelle des communautés et l’interpellation des décideurs sur l’urgence du fléau.
Pour la représentante de la marraine Maminata Ouattara, Sali (e) est un outil de sensibilisation pour la réduction des décès maternels dus aux avortements clandestins. « C’est un réel plaisir pour moi de parrainer le deuxième acte de ce grand projet initié par l’ONIDS, qui a fait de l’accès aux droits en santé sexuels et reproductifs des filles et des femmes, son combat et bataille », a-t-elle affirmé.
A l’en croire, l’occasion est d’autant plus belle que le canal de sensibilisation retenu par l’ONIDS est le théâtre. « Défendre les droits, sensibiliser, éduquer tout en valorisant l’art et la culture me paraît être une stratégie gagnante » s’est-elle réjouie.
Le metteur en scène de la pièce théâtrale Sali (e), Aristide Tarnagda a remercié l’ONIDS pour le choix porté sur le théâtre des récréâtrales.
Abdoulaye Ouédraogo