Le Réseau des Médias africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) a tenu, ce mercredi 12 avril 2023, un webinaire sur les Maladies tropicales négligées (MTN). La directrice exécutive de l’ONG Speak Up Africa madame Yacine Djibo, l’invitée a abordé entre autres, le rôle des médias dans la sensibilisation et l’implication des organisations de la société civile dans la lutte contre ces maladies. Une cinquantaine de journalistes y ont pris part.
Les Maladies tropicales négligées ont fait l’objet d’une rencontre virtuelle hier. Les participants issus d’une trentaine de pays africains ont manifesté de l’intérêt pour cette initiative.
Pour la directrice exécutive de Speak Up Africa madame Yacine Djibo, les Maladies tropicales négligées sont des maladies que l’on peut éviter et traiter.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les Maladies tropicales négligées constituent un groupe diversifié de 20 affections qui sévissent principalement dans les zones tropicales, où elles touchent plus d’un milliard de personnes dans les communautés les plus pauvres.
Elles sont dues à divers agents pathogènes (virus, bactéries, parasites, champignons et toxines). Ces maladies ont des conséquences sanitaires, sociales et économiques désastreuses pour plus d’un milliard de personnes.
« Personne ne doit souffrir ni mourir d’une maladie dont les médicaments sont disponibles. En luttant contre ces maladies, nous estimons que nous pouvons rendre notre système de santé plus résilient, permettre l’accès à des soins de santé de qualité et limiter la transmission », a-t-elle déclaré.
Le manque de connaissance sur les Maladies tropicales négligées et leurs différentes manifestations nécessitent d’être prises en compte dans le cadre de la sensibilisation. C’est dans ce sens que les médias ont un rôle à jouer car elles ne sont pas visibles mais existent tout de même, a fait savoir l’hôte du jour.
Le challenge pour Speak Up Africa, organisme de financement des programmes de santé en Afrique, est de réussir à mettre en lumière ces maladies afin d’en faire une priorité aux yeux des gouvernements.
Les médias restent alors le maillon fort des actions de cette ONG. Ainsi, en 2021, à l’occasion de la célébration de la journée des MTN, de nombreuses actions ont été menées en l’occurrence la publication des articles de presse et des interviews radiophoniques. L’année suivante, de nouvelles thématiques ont été ajoutées aux programmes et stratégies de Speak Up Africa.
Cette année, l’ONG a travaillé avec un groupe de journalistes anglophones et francophones en matière de sensibilisation. A cet effet, un média tour a été mis en place en collaboration avec les hommes de média du Sénégal, en particulier ceux de Kaolack dans l’optique d’interpeller la population sur l’impact des Maladies tropicales négligées.
« A chaque fois que nous avons une activité, on fait un communiqué de presse qu’on partage dans un groupe whatsapp. On invite des journalistes pour qu’ils puissent faire des découvertes et un journaliste qui fait un article élaboré sur une thématique donnée. Le rôle des médias est nécessaire et essentiel », a signifié la directrice exécutive.
De son avis, grâce aux reportages réguliers et de qualité sur les grandes questions de santé et de développement, les journalistes sont de puissants agents de changement dans l’atteinte des objectifs que s’est fixée, l’ONG.
Il s’agit de renforcer l’engagement politique afin d’augmenter les ressources nationales pour la lutte contre les Maladies tropicales négligées, travailler avec les différentes parties prenantes pour rendre les espaces de prise de décision plus inclusifs et de pouvoir impliquer les jeunes et la société civile dans toutes les discussions.
Cependant, des défis restent à relever. L’un de ces défis est lié à la non prise en compte des populations marginalisées notamment les femmes et les filles, dans les décisions des programmes. « Et cela affecte l’équité des programmes », a-t-elle renchéri.
La capacité des communautés à s’engager de manière durable et significative dans la lutte est parfois limitée, explique madame Yacine Djibo qui estime que les organisations de la société civile doivent se mettre en coalitions et réseaux.
Une manière selon elle, de réviser et intégrer les différentes actions menées sur le terrain en vue d’un impact plus important. C’est le cas de l’utilisation des moustiquaires imprégnées à longue durée d‘actions contre le paludisme.
Elle a également émis le vœu de voir un jour, le vaccin contre le paludisme enfin disponible. Un vaccin qui sera surtout accessible à tous.
Françoise Tougry