Surnommée la miraculée, Marie-Louise Ouédraogo née Yabré a été confrontée à une septicémie due à une erreur médicale suite à l’accouchement de son fils, il y a quatre ans. Cela lui a fait perdre l’usage de ses membres et a abîmé ses intestins. Cette épreuve est survenue alors qu’elle venait d’arrêter le mannequinat pour se lancer dans le commerce de vêtements. Était-ce donc la fin ? Surement pas ! Refusant de se morfondre sur son sort, Marie Louise s’est forgée un mental de gagnante et a lancé sa propre entreprise. Zoom sur une femme pour qui le mot « résignation » n’existe pas.
Titulaire d’un Brevet de Technicien Supérieur (BTS) en gestion hôtelière, Marie-Louise a d’abord été mannequin et a défilé pour de grands stylistes tels que Bazem’se, Clara Lawson… C’était des moments merveilleux, se remémore-t-elle. Elle combinait ce métier avec le commerce de pagnes et de vêtements. Elle voyageait un peu partout puis ramenait sa marchandise pour satisfaire sa clientèle. A cet effet, elle disposait de plusieurs magasins. « J’ai gardé en souvenir des pièces rares que je vendais quand bien même certains de mes clients m’ont supplié de les leur vendre », confie Marie-Louise.
Le jour où tout a basculé…
Lors de l’accouchement de son second enfant, une scène tragique vient bouleverser totalement sa vie. La source de ce malheur n’est autre qu’une erreur médicale qui la plonge dans un combat contre la mort. Suite aux complications liées à sa grossesse, Marie-Louise a subi une mauvaise césarienne qui l’a exposé à une septicémie. Les circonstances malheureuses s’enchainant, elle s’est retrouvée avec les intestins très endommagés. « J’ai fait presque 2 semaines dans le coma, 3 interventions chirurgicales et 2 arrêts cardiaques ».
Elle a été soumise à une navette d’au moins un an entre son domicile et l’hôpital. Ce qui a d’ailleurs entraîné la perte de l’usage de ses deux pieds. Mais Marie-Louise a su transformer son malheur en opportunités afin de retrouver le sourire.
Courage, optimisme et foi pour surmonter les épreuves
Vouloir c’est pouvoir ! Face à cette épreuve, Marie-Louise a refusé de baisser les bras et de s’en remettre à ce destin fatidique. Elle estime alors que si sa vie a été préservée, cela est un signe qu’elle peut retrouver ce qu’elle a perdu auparavant. En plus du soutien de son époux et de ses parents, il lui a fallu de la détermination personnelle pour se relever. « Il faut avoir un mental d’acier pour pouvoir rebondir » a-t-elle exprimé. Sa foi en Dieu a été un élément catalyseur dans le recouvrement de sa santé. « En Dieu j’ai trouvé le repos, le courage, la volonté de vaincre et de vouloir vivre à nouveau » ajoute-t-elle.
Loulou création…
Marie Louise n’a pas encore retrouvé totalement l’usage de ses membres inférieurs. Mais pour celle qui était autrefois mannequin et commerçante, il n’était pas question de s’asseoir et de regarder les autres. Avec les restes des pagnes qu’elle commercialisait, elle commence à confectionner des accessoires de mode pour hommes, femmes et enfants : des barrettes, des chapeaux, des sacs, des ceintures, etc. « J’ai commencé avec une première création que j’ai montré à ma famille, à mes connaissances et à mon entourage. Ils ont tous apprécié. Certains m’ont demandé d’en confectionner pour eux ; c’est de là que Loulou création est parti ». Loulou création est donc le symbole d’une victoire sur le fatalisme. Les accessoires qu’elle confectionne sont faits à la main.
Connue sur les réseaux sous le pseudonyme de « Loulou création » ou « Loulou sagesse », Marie-Louise est déterminée à valoriser sa culture en permettant à chacun de ses clients de porter autrement les accessoires. « Je veux faire connaitre un peu partout notre culture et surtout les accessoires made in Burkina ».
Aujourd’hui Loulou sagesse nourrit deux rêves : retrouver d’abord totalement la santé et exceller dans son activité afin de conquérir le monde entier avec sa marque Loulou création.
Marie SORGHO