Léonie Ouangrawa/Koudougou met en lumière les violences basées sur le genre au Burkina Faso et propose des solutions dans son essai littéraire intitulé « Violences faites aux femmes et aux filles au Burkina Faso : réalités et stratégies de lutte ». La dédicace s’est tenue, ce samedi 25 novembre 2023, à Ouagadougou.
Viols, meurtres, enlèvements et utilisation de cadavres pour des sacrifices, voici un échantillon des violences dont sont victimes les femmes. C’est ce que dénonce cette nouvelle parution de Léonie Ouangrawa Koudougou.
« Nous vivons une crise sécuritaire qui exacerbe davantage les violences faites aux femmes. Environ 978 cas de femmes victimes de viols ont été recensés dans la région du Centre-Nord en 2021. 53% de filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. A l’Est, 2074 cas de grossesses non désirées et/ou contestées ont été enregistrées à l’action sociale en 2019. C’est en raison de ces chiffres alarmants que j’ai écrit ce livre », a-t-elle expliqué.
Cette nouvelle publication de 265 pages, subdivisée en 6 chapitres et portant un titre fort et explicite, est un reflet des réalités souvent sombres auxquelles les femmes font face au Burkina Faso. A travers sa plume, elle entend offrir des lueurs d’espoir grâce à des stratégies novatrices de lutte qui mettent l’accent sur la prévention mais aussi, la prise en charge des victimes.
“Les violences sont réelles au Burkina”
Selon l’auteure, les couleurs de l’œuvre sont parlantes. Ainsi, le sang de la femme atteste que les violences sont réelles au Burkina. Les mains qui ferment la bouche de la femme signifient que l’on reconnaît la violence exercée sur elle, mais avec les pesanteurs socio-culturelles, elle n’a d’autre choix que de se taire.
Au-delà des plaies, l’œuvre offre une lueur d’espoir. L’une des forces du livre réside dans ses propositions concrètes pour lutter contre les violences évoquées dans les différents chapitres.
En termes de solutions, dans son œuvre, Léonie conseille une prise en charge des victimes en fonction des troubles notamment psychologiques, médicaux, juridiques, et économiques. Mais bien avant, elle suggère dans un premier lieu des campagnes de sensibilisation percutantes afin de déconstruire les préjugés, selon lesquels, dit-elle « Certaines personnes pensent que la violence sur la femme est normale ».
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L’auteure, dans ses recherches de stratégies de lutte a également fait cas, des voies auxquelles, les victimes pourraient recourir. « La victime peut saisir soit les juridictions pour le dépôt de plaintes. Elle peut également prendre contact avec l’association des juristes femmes du Burkina qui dispose d’une section juridique en ce sens. S’orienter vers les services de l’action sociale est également une option valable», a-t-elle indiqué.
L’œuvre humaine étant perfectible, l’auteure invite donc chacun, à pousser encore plus loin la réflexion pour qu’ensemble des solutions applicables soient trouvées et mises en œuvre.
En rappel, Léonie Ouangrawa Koudougou en est à sa deuxième parution. La première, intitulée « Commémoration de la journée internationale de la femme, qu’en est-il en réalité ? », a été publiée en 2020.