Elle dirige les Editions Sidwaya depuis le 24 mai 2022. Journaliste reporter, chef de desk société, rédactrice en chef adjointe puis directrice commerciale et marketing, Assétou Badoh Guiré a dû gravir tous les échelons pour arriver à ce stade. Première femme à accéder à ce poste de responsabilité, Assétou Badoh Guiré mesure l’ampleur du défi qu’elle doit relever.
Femme discrète et aimant le travail bien fait, Assétou Badoh a fait son entrée dans la fonction publique en 1988 comme professeur des lycées et collèges. Par la suite, elle sera piquée par le virus du journalisme. Toute chose qui la conduira à Sidwaya en 2005.
Après avoir évolué comme journaliste reporter dans le desk économie et développement pendant plusieurs années, elle assumera par la suite le rôle de chef du desk société, puis rédactrice en chef adjointe avant d’être nommée directrice commerciale et marketing des Editions Sidwaya. Sa carrière prendra une autre tournure lorsqu’elle est nommée directrice générale le 24 mai 2022. Une première pour cette structure qui fut la chasse gardée des hommes depuis sa création en 1984, soit 37 ans.
Assumer cette nouvelle responsabilité est une mission qu’elle juge assez difficile mais pas insurmontable selon elle. Consciente de l’importance de la contribution des agents dans la réussite de sa mission, elle entend relever les défis avec le soutien de tous ses collaborateurs.
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Pour elle, chaque travailleur compte. Chacun à son niveau est une compétence qui peut apporter un plus aujourd’hui, au développement de l’entreprise. « Chaque agent sera valorisé à son poste et à la hauteur de son sacrifice. Je compte y aller avec tout le monde, avec l’ensemble des travailleurs sans à priori, sans parti pris », déclare-t-elle lors de de sa prise de fonction.
Assétou Badoh est une femme dévouée à la tâche. Quant à ses aptitudes à réussir sa mission, elle ne se voit pas comme une femme mais, comme un cadre de l’administration pétri d’expériences. Son statut de femme n’influence pas sa capacité à fournir un bon rendement. « Nous travaillons tous les jours à titre égal. Il faut que les gens arrêtent de penser qu’être une femme est un handicap », mentionne-t-elle.
Sa rigueur et son sens du travail bien fait lui ont valu le surnom de Rosine Coulibaly de Sidwaya. Femme dynamique et infatigable, elle a toujours le désir de bien faire les choses. Pour son sens aiguisé du service public, elle a tendance à sanctionner celui qui ne fait pas bien son travail. « Quand c’est pour punir, elle punit et quand c’est pour féliciter, elle vous félicite », témoigne Awa Sebgo , chef de service de la clientèle des Editions Sidwaya.
Ses collaborateurs ne lui attribuent aucun défaut. Au contraire, ils la qualifient comme une personne aimable et toujours à l’écoute des autres. « Ses défauts, je n’en vois pas parce que le fait qu’elle gronde souvent, c’est dans la volonté de toujours bien faire. Elle n’est pas colérique, elle ne crie pas sur quelqu’un », ajoute Awa Sebgo.
« Je me battrai comme je peux pour réussir ma mission .
Assétou Badoh espère être un bon exemple pour les autres femmes. Elle les encourage à se battre. « J’invite mes sœurs à croire en elles. Ça commence par ça. Qu’elles aient confiance en elles-mêmes, qu’elles croient en leurs capacités ! », suggère-t-elle.
Consciente des difficultés que rencontrent les femmes au plan professionnel, Assétou Badoh les exhorte à user de patience et de persévérance pour atteindre le sommet. « Il faut apprendre et aller de façon graduelle. Ne sautons pas les étapes! Allons-y doucement ! », conseille-t-elle.
Mariée et mère de trois enfants, Assétou Badoh est une femme exemplaire, selon son époux , Olivier Badoh. Calme et douce, elle use de patience et d’astuces pour rendre la vie de couple harmonieuse. Monsieur Badoh voit en elle, une femme attentionnée qui ne manque jamais à son devoir conjugal. « On se comprend, on discute beaucoup. Elle est posée et moi je suis un peu son contraire. Donc, on arrive à équilibrer les choses. Si elle n’était pas ce qu’elle est, on n’allait pas être ensemble », témoigne-t-il.
Assétou Badoh a toujours eu le soutien de son époux dans ses activités professionnelles. Heureux de la nomination de son épouse, monsieur Olivier Badoh entend la soutenir dans cette nouvelle aventure professionnelle. « Je suis heureux aujourd’hui que son travail l’amène là où elle est. Elle s’engage sans mesure et sans réserve », ajoute-t-il.
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Être femme mariée avec un tel niveau de responsabilités ne sera pas chose aisée certes, mais la dame de fer comme la surnomment certains de ses collègues entend concilier les deux rôles avec succès. « Je me battrai comme je peux pour réussir ma mission », déclare-t-elle.
S’il y a une chose que dame Badoh aime dans la vie, c’est le travail bien fait, l’humilité et la lecture. Ce qu’elle déteste par contre, c’est la paresse, l’hypocrisie et la suffisance.
Assétou Badoh, militante engagée pour la cause des femmes
Le bien-être des femmes et des jeunes filles a toujours été au cœur des actions d’Assétou Badoh. Pour avoir milité au sein de l’Association d’Appui et d’Eveil-Pugsada, ses collaboratrices de l’époque se souviennent de son dévouement.
Selon la coordonnatrice de l’association Pugsada, madame Badoh a participé de manière très active à l’encadrement de la jeune fille. « J’ai connu une femme forte, militante et engagée à la cause des femmes et des jeunes filles. Elle a donné son énergie et son temps », témoigne Hortense Lougué.
Même si ses responsabilités ne lui permettent plus d’être active au sein de l’association, elle continue d’apporter son aide quand elle le peut. « En tant que journaliste, elle a facilité certaines couvertures médiatiques. Nous sommes contentes de sa nouvelle nomination et nous allons la soutenir du mieux que nous pouvons », renchérit Hortense Lougué.
Mary Sorgho