Célébrée sous le thème « Inclusion financière par le numérique pour un développement économique de la femme : défis et perspectives », le 08 mars 2021 marque la 164ème Journée internationale de la femme. A la veille de cette commémoration, Queen Mafa a tendu son micro à des femmes qui ont donné leurs lectures du thème choisi. Lisez plutôt !
« Si sur le plan financier, elle est autonome, c’est déjà une victoire d’étape », Claudine Ouédraogo, journaliste
Journaliste de profession, Claudine Ouédraogo travaille en général les jours fériés du fait des exigences de son métier. « Je ne pourrais pas célébrer le 08 mars en festoyant toute la journée », explique-t-elle. Néanmoins, Claudine Ouédraogo compte bien faire la fête dès qu’elle aura fini son travail. Elle prendra également part aux conférences en lien avec le thème de la présente commémoration.
Parlant du thème retenu cette année pour le 08 mars, Claudine Ouédraogo souligne qu’il est toujours en lien avec l’autonomie financière des femmes du Burkina Faso. « Je pense que c’est pour tenir compte de leur situation financière qui n’est pas reluisante. Comme dirait l’autre, la pauvreté à un visage féminin dans notre pays », explique la journaliste. Mais Claudine Ouédraogo est optimiste quant à l’atteinte de l’autonomie financière des femmes : « les années à venir, le défi sera relevé vu que les femmes investissent les domaines qui étaient jadis réservés aux hommes ».
Elle invite d’ailleurs ses sœurs à se battre pour leur indépendance financière surtout. « J’exhorte mes sœurs à se former sur le plan intellectuel ou dans divers métiers de sorte à pouvoir entreprendre. Si sur le plan financier, elle est autonome, c’est déjà une victoire d’étape ; le reste viendra », clame Claudine Ouédraogo.
« Si nous ne plaidons pas, nos droits resteront dans les tiroirs », Saoudata Aboubacrine, SG de l’association Tin Hinan
Secrétaire générale de l’association Tin Hinan, Saoudata Aboubacrine compte participer à la cérémonie officielle du 08 mars avant d’aller passer l’après-midi avec les femmes réfugiées et déplacées. « Je serais avec ces femmes pour leur remonter le moral, causer avec elles et connaitre aussi leurs opinions sur le 08 mars 2021 », fait-elle savoir.
Concernant le thème de la 164ème Journée internationale de la femme, Saoudata estime qu’il est bon de prévoir l’inclusion par le numérique mais cela doit être adaptée à la réalité du grand nombre de femmes rurales qui n’est pas connecté. Cette inclusion, selon elle, passe donc par la prise en compte de la situation des femmes rurales et ce de façon approprié. « Il faut tenir compte du fait que certaines n’ont même pas accès au réseau téléphonique, à fortiori internet ou appareil android ». La crainte de la secrétaire générale de Tin Hinan, c’est que le thème actuel n’augmente les inégalités entre les femmes. « Ce sont seulement les femmes connectées qui pourront avoir accès aux opportunités qui vont avec cette digitalisation au détriment des autres », déplore Saoudata Aboubacrine.
A l’endroit des femmes, la secrétaire générale de Tin Hinan lance : « C’est à nous d’être persévérante et de faire valoir nos droits. Si nous ne plaidons pas, nos droits resteront dans les tiroirs. Il faut donc qu’on y croit et qu’on continue à lutter ».
« Ce thème gagnera à être expliqué très simplement et pratiquement aux femmes », Isabelle Tiendrébeogo/Tapsoba, responsable à l’information de Célébrons le 08 mars autrement
Pour Isabelle Tiendrébeogo/Tapsoba, membre de l’action « Célébrons le 08 mars autrement », la célébration rime avec séance de formation et d’information sur les micro-crédits en faveur des personnes vulnérables. « Cette année, l’accent est mis sur l’autonomisation des femmes et des personnes vulnérables », précise la responsable à l’information et à la communication de « Célébrons le 08 mars autrement ». Ces séances de formation et d’information sur les micro-crédits débuteront à Kaya puis s’étendront à d’autres villes du Burkina Faso. « Nous prévoyons aussi des dépistages de cancers féminins ainsi que la sensibilisation sur les MST-IST et la prostitution », mentionne la responsable à l’information.
Le thème du 08 mars 2021, Isabelle Tiendrébeogo/Tapsoba le juge bon même s’il reste ambigu pour de nombreuses femmes. « C’est un bon thème d’actualité mais il gagnera à être expliqué très simplement et pratiquement aux femmes », préconise la responsable à l’information et à la communication de « Célébrons le 08 mars autrement ».
Aux femmes du Burkina Faso, Isabelle Tiendrébeogo/Tapsoba leur souhaite de garder courage et de travailler à améliorer leurs vies. « Qu’elles réfléchissent toujours à améliorer leur vie, leur travail, l’éducation de leurs enfants, leur foi…en un mot, leur développement personnel », invite-t-elle.
« Elles doivent s’intéresser à ce qui se passe dans leur pays ; elles ont leur mot à dire, », Salimata Nébié/Conombo, SG de Think Tank Burkina International
Secrétaire générale de Think Tank Burkina International, Salimata Nébié souhaite passer un 08 mars sans trop de festivités en raisons des crises sanitaire, sécuritaire et économique que traverse notre pays. « Ce 08 mars est une célébration lourde de responsabilités. Il va donc falloir qu’on célèbre cette journée dans la dignité et sans trop de festivités à cause de toutes les crises que nous traversons », note Salimata Nébié.
La SG de Think Tank Burkina International voit le thème du 08 mars 2021 comme un moyen grâce auquel, les femmes pourront accéder plus facilement aux services financiers. « Si vous allez dans n’importe quel village aujourd’hui, les gens connaissent le transfert d’argent numérique. Les femmes peuvent désormais faire de petites transactions avec leurs proches ou avec leurs fournisseurs et ça les sécurise », indique Salimata Nébié/Conombo. « Ce sont des outils faciles à utiliser que les femmes ont adoptés pour un grand nombre d’entre elles, sans être aller à l’école », poursuit Salimata Nébié.
Si le thème est bien choisi selon elle, la SG de Think Tank Burkina International souligne qu’il faut clairement expliquer aux femmes les opportunités que ça leur apportera. Pour réussir à être autonomes, Salimata Nébié conseille aux femmes de se concentrer davantage sur ce qui se passe autour d’elles. « Elles doivent continuer à s’informer et à s’intéresser à ce qui se passe dans le pays. Elles ont leur mot à dire. L’animation de la vie nationale leur permet de jouer leur partition et d’émerger de l’ombre », affirme Salimata Nébié.
Bonne célébration de la 164ème Journée internationale de la femme !
F.D