La 3e édition du marché d’arts contemporains dénommé « Wékré » se tient à Ouagadougou du 2 au 8 mai 2022 sous le thème « Transition ». L’initiative réunie une soixantaine d’artistes et vise à rapprocher les arts plastiques du public burkinabè. La cérémonie de lancement de cette activité a eu lieu ce mercredi 4 mai 2022 au parc urbain Bangr wéogo.
Peintres, designers, marionnettistes, sculpteurs, plasticiens performeurs et galeristes sont les artistes qui prennent part à cette 3e édition du marché d’arts contemporains. Muni de ses œuvres d’arts, chaque artiste tente de séduire les visiteurs avec sa créativité tout en essayant de faire de bonnes affaires.
A travers ce rendez-vous du donner et du recevoir artistique, les organisateurs veulent rendre les arts plastiques accessibles au public burkinabè, une manière selon eux de contribuer à la promotion des œuvres des artistes. « Il s’agit pour nous de travailler à ce que les burkinabè découvrent ce secteur qui en réalité, s’adresse à eux. C’est dans une démarche de rapprocher l’art contemporain du public », a affirmé Aboubacar Sanga, secrétaire exécutif du collectif Wékré.
Nous voulons rapprocher l’art contemporain du public
Cette 3e édition de Wékré se tient sous le thème « Transition ». Ce choix est lié au contexte socio-politique de la plupart des pays africains dont le Burkina Faso. La période post Covid-19, l’insécurité, les personnes déplacées internes, la création des artistes à travers de nouveaux matériaux sont des phases de transition qui contextualisent le thème de cette édition. « Le monde lui-même est en transition, nous passons de libéralisme sauvage à libéralisme productionniste. Ce monde post covid est la redistribution des rôles parce que l’art n’est pas une abstraction en dehors de nous, c’est le point de vue sur le vécu », a confié Viyé Dyba, commissaire d’exposition.
Une place importante accordée à la femme dans les œuvres d’arts
Artiste peintre burkinabè, Mwidila Tshibangu accorde une place importante à la femme dans ses œuvres. A travers les tableaux qu’elle expose, elle fait la promotion des droits des femmes et de l’éducation pour tous. Dénommé « Libre pensée », l’un des tableaux de Mwidila Tshibangu parle de la femme obéissante et battante. Selon elle, la femme est la source d’inspiration par excellence. « On ne peut pas parler de la société sans parler de la femme, tout passe par la femme. Je l’exhorte à rester battante et humble », a-t-elle mentionné.
A l’occasion de cette cérémonie de lancement, Prisca Nina Assogba, artiste plasticienne originaire du Bénin a réalisé une performance sur la princesse Yennenga. Cette réalisation selon elle, interpelle les africains à réactiver la présence de la princesse Yennenga dans leur esprit. « Je veux que la bravoure de Yennenga soit enseignée à la gente féminine afin de susciter des amazones comme elle », a-t-elle laissé entendre.
Cette 3e édition de wékré est marquée par des sessions de formations en galeriste et en commissaire d’exposition au profit des jeunes pour le développement du secteur artistique. Ce sont au total 67 artistes qui prennent part à la 3e édition du marché d’arts contemporains dont 50 burkinabè et 17 étrangers.
En rappel, « Wékré » signifie éclosion en langue nationale mooré. Ce projet est l’initiative des ateliers Maaneere et Buudu production en collaboration avec des associations professionnelles du domaine des arts plastiques.
Marie Sorgho