Les candidats aux examens du Brevet d’Etude du Premier Cycle (BEPC), ont assisté ce vendredi, 09 juin 2023 à la proclamation des résultats au Burkina Faso. Pour l’occasion, une équipe de Queen mafa a marqué sa présence au lycée Nelson Mandela de Ouagadougou afin de constater l’ambiance.
10h 45. Nous sommes tout juste à l’entrée de la grande porte du lycée Nelson Mandela de Ouagadougou. Deux parkings dont l’un à gauche et l’autre à droite, sont déjà bourrés de moto et de vélos. Face à ce que l’on constate au grand dehors, on imagine le monde à l’intérieur du lycée.
Pas de temps à perdre. Il est 10h 50 et nous voilà au sein de l’école. L’établissement est bondé de monde. Ce sont majoritairement des candidat.es accompagné.es de parent, frères, sœurs et amis.
Certains candidats, préoccupés par leurs résultats qu’ils ignorent jusqu’à présent, ont le visage serré. Contrairement à d’autres, qui malgré le suspens, gardent toujours un sourire aux lèvres. Un groupe de candidates, décide de se déplacer. Une d’entre elles, submergé par le stress, demande « On fait comment et on va où ? ». Sa camarade lui répond « Suis-nous au sens du vent !».
11h08. Le temps passe, les candidats s’impatientent, le stress se manifeste et la peur se lit sur tous les visages.
Dans la foulée, l’attitude d’une jeune fille retient notre attention. Candidate accompagnée par ses sœurs et ses camarades, son visage rayonne de sourire comme si elle était admise. Nous l’abordons avec beaucoup de curiosité. « Je suis confiante et je suis beaucoup aidée par mes camarades » dit-elle.
11h 20, c’est l’heure de la proclamation des résultats. Les candidats sont appelés à connaitre leur sort devant la salle numéro 01 du jury 3 alors qu’ils étaient, un nombre incalculable devant l’administration.
A travers le refrain connu de tous, les membres du jure crient « Candidats approchez ! Candidats approchez !». Mais, chacun se montre hésitant.
11h22. Les cris de joie et de tristesse font désormais l’écho dans la cour de l’école. L’appel se poursuit. Même les parents ne sont pas épargnés par le stress. Une mère, venue s’enquérir du résultat de son enfant, presqu’en larmes s’inquiète. Heureusement, elle peut compter sur le soutien de son mari. « Calme toi ! Ils sont à 600 d’abord.» lui dit-il d’un ton rassurant.
Le fait marquant du jour est celui du candidat Olivier Bilgo, venu de l’établissement Juvénat saint Camile Garçon.
Déclaré admis, ce dernier, comme un fou fan du football, s’est servi du petit espace pour célébrer son admissibilité avec la célébration « suiiiiiiii de Cristiano Ronaldo ». Ce qui ne passe pas inaperçu aux yeux des autres.
Elève au Juvénat saint Camille Fille, Doriane Nadembèga est toute heureuse d’avoir validé son diplôme de BEPC. Elle souhaite s’orienter en série scientifique et n’oublie pas le rôle joué par ses parents dans ce succès. « Ils ont été très actifs dans mes études. Mes parents m’ont ouvert de grandes portes en m’inscrivant dans une grande école. Ils m’ont encouragée à ne pas abandonner et à apprendre les leçons tous les jours. Je les ai déjà informés et je sais que je les ai rendus fiers », a-t-elle déclaré.
12h15. Les candidats sont informés que la suite de la proclamation des résultats doit se tenir devant l’administration. Ce qui provoque un fort embouteillage. Tous à l’exception des admis aux second tour, partent vers l’administration comme indiqué. Il est presque 13h et c’est parti à nouveau pour quelques minutes de suspens pour les concernés.
Juliette Congo-Onadja est une mère gagnante aux proclamations des résultats du jour. Très heureuse, elle nous parle de sa fille avec fierté. « C’est ma fille ! C’est ma première. Je ne peux même pas exprimer ma joie. Elle était confiante. Elle me disait je vais avoir, je sais que je vais décrocher et ça y est. ». A en croire Juliette, ce succès au BEPC vaut le coût d’acheter une nouvelle moto pour sa fille.
Contrairement à Dame Congo, Alan Kondombo a accompagné une amie Divine Zongo qui malheureusement n’est pas admise au premier tour. « C’est une amie. Je lui ai dit de ne pas se décourager parce que c’est comme ça la vie. Si tu as échoué aujourd’hui, ce n’est pas parce que tu n’as pas bossé. C’est parce qu’il te faut travailler un peu plus et ça va aller. » a-t-il expliqué.
Selon ce dernier, c’est une grande tristesse qui l’anime lorsqu’il sait qu’échouer au BEPC veut dire refaire la même classe pendent 9 mois, à nouveau. « Ce qui fait mal même ce n’est pas seulement les élèves mais, c’est aussi les parents. Imagine un parent qui va devoir payer pour que l’enfant refasse la même classe ! Prix d’essence, nourriture et bien d’autres. En tout cas, ça fait mal » a-t-il ajouté.
Malgré le soutien infaillible de son amie, Divine Zongo ne digère pas son admissibilité au second tour. « Il n’y a qu’histoire-géographie et anglais qui peuvent me faire ça.», se désole-t-elle les yeux larmoyants.
Même si cela est timidement exprimé, Jecalia Poda dit être fière d’avoir obtenu son BEPC. « Je me suis faite accompagner par mon père parce que c’est lui qui m’encourageait le plus et ma mère n’était pas disponible aujourd’hui, non plus. », clarifie-t-elle.
Sur un total de 354 candidats, le jury 2 compte 189 admis dont 149 filles et 40 garçons au lycée Nelson Mandela.
Il était 13h 41 minutes lorsque nous quittions les lieux.
Abdoulaye Ouédraogo