Actrice et web-humouriste burkinabé, Delphine Sidbega s’est révélée au grand public en 2018, à travers sa collaboration avec le général Tchoutchoubatchou. Aujourd’hui, son talent n’est plus à démontrer. De sa première nomination à African Awards dans la catégorie meilleure influenceuse en passant par sa vie sur les réseaux sociaux, Delphine se confie dans cet entretien.
Qui est Delphine Sidbega ?
Delphine Sidbega est une jeune fille courageuse, ambitieuse, battante et surtout fière d’être burkinabé.
D’où tirez-vous votre inspiration ?
Je m’inspire de la vie de tous les jours et des faits de société.
Quel âge avez-vous ?
Est-ce qu’on ne va pas garder ça secret ? Rires (…). En tout cas, je suis dans la vingtaine. Je ne sais pas mais en tant que femme, ça fait bizarre de donner son âge.
Comment est née votre collaboration avec le général Tchoutchoubatchou ?
Cette collaboration est née en 2018 lors des répétitions en jeux d’acteur. On venait d’embrasser le métier du cinéma et on ne savait pas comment jouer. Donc, on s‘était inscrit pour apprendre avec Abdoul Badjé. C’est comme ça que nous nous sommes rencontrés.
Aujourd’hui, on remarque que chacun évolue de son côté. Est-ce un choix personnel ?
Quand Tchoutchoubatchou a décidé de créer sa page Facebook et YouTube sur place, il m’a expliquée et j’ai aimé l’idée. Comme j’aime également le cinéma, on a décidé de cheminer ensemble. Mais à un certain moment, quand tu travailles avec quelqu’un, il faut lui apprendre à voler de ses propres ailes. C’est justement ce que j’ai voulu faire et je le remercie.
Quel souvenir gardez-vous de cette collaboration ?
Je garde beaucoup de souvenir parce que j’ai tout appris avec lui. Au début, quand je tournais, j’avais la voix qui tremblait. Au fur et à mesure, J’ai appris à m’améliorer devant la caméra.
Menez-vous une autre carrière ou activité en dehors de l’humour ?
Je viens de lancer ma boutique de mode en ligne. Je vends les articles masculins et féminins. Ce n’est pas parce que je fais des vidéos sur les réseaux sociaux que je vais m’en contenter. Il faut viser loin, apprendre à se battre et entreprendre surtout. C’est très important. Faire les concours n’est pas une chose aisée car c’est un peu saturé partout. Je fais cela pour encourager les jeunes filles dans l’entreprenariat.
» Quand je ne suis pas connectée, je dors ou bien je suis en tournage »
Que représentent les réseaux sociaux pour vous ?
Les réseaux sociaux représentent tout pour moi. C’est ce qui me donne à manger. C’est mon monde. Je suis tout le temps connectée. Quand je ne suis pas connectée, je dors ou bien je suis en tournage.
Vous êtes nominée pour la première fois et c’est à African Awards dans la catégorie meilleure influenceuse au niveau international. C’est également la première fois que le Burkina Faso participe. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
J’étais un peu surprise parce que je ne me savais pas autant suivie à l’international, au point d’être nominée. J’étais vraiment heureuse et fière. Ça prouve que mon travail est positivement remarqué. Et ça fait plaisir.
Quand vous dite être surprise par cette nomination. Est-ce à dire que vous ne croyez pas en votre talent ?
Bien sûr ! Je crois en moi. Je suis même plus suivie en Côte d’Ivoire, en France, au Sénégal qu’au Burkina Faso. Je croyais que c’était juste des burkinabé qui sont à l’extérieur qui me suivaient. Pourtant, la dame qui m’a informée de ma nomination est sénégalaise. Donc, être suivie par des personnes étrangères est un immense plaisir. Auparavant, on voyait les nominations au niveau international mais, on n’en faisait pas partie. Nous étions négligés sur la toile et voir qu’on nous remarque est une grande joie.
En quoi se résume la vie d’une influenceuse ?
Avant ma nomination, je ne me considérais pas comme une influenceuse mais plutôt une comédienne. Mais cette nomination m’apporte une lourde mission à accomplir parce qu’être influenceuse, c’est marquer la jeunesse positivement car je suis également jeune. A quoi sert d’être une influenceuse si je ne véhicule pas un bon message ? Il faut que je fasse comprendre qu’être influenceuse demande beaucoup de travail. C’est aussi se faire respecter parce que nous ne sommes pas bêtes. Le visage que nous présentons sur les réseaux sociaux, c’est pour faire rire.
12- Quel est votre rêve le plus fou ?
C’est de devenir une très grande réalisatrice parce que je ne veux pas me contenter des réseaux sociaux. Je veux réellement m’impliquer dans le domaine du cinéma en tant que réalisatrice. Aboubakar Diallo et Appoline Traoré, bien respectés dans ce domaine m’inspirent beaucoup.
Quels sont les moments forts de votre carrière ?
Au début, avec les commentaires négatifs, j’ai même voulu abandonner. Maintenant ça me passe comme de l’eau à boire. Si le commentaire est constructif, je le prends en compte. Mais dans le cas contraire, je ne considère pas cela.
C’est maintenant que je suis en train de rentrer dans le moment fort je crois.
Aimez-vous lire ?
Je lisais (rires…). J’aimais beaucoup lire et c’est la lecture qui m’a donné l’amour du cinéma. C’est un peu compliqué de le faire à présent.
Abdoulaye Ouédraogo