Maître Nadia El Bouroumi, avocate au barreau de Paris, s’est retrouvée au cœur d’une vive controverse lors du procès dit des “viols de Mazan”, l’un des plus importants procès pour viols collectifs jamais organisés en France. Défendant deux des 51 accusés, elle a fait parler d’elle, bien au-delà de la salle d’audience.
Le 23 avril 2025, le conseil régional de discipline de la cour d’appel de Nîmes a prononcé une suspension d’un an avec sursis contre Maître El Bouroumi. En plus de sa communication jugée déplacée, la décision disciplinaire repose également sur ses activités de coaching jugées incompatibles avec son statut d’avocate, ainsi que sur un accrochage avec une consœur en 2023.
Le comportement de Maître El Bouroumi, mêlant réseaux sociaux et salle d’audience, a déclenché une polémique nationale dans l’affaire des viols de Mazan. L’avocate danse en story pendant un procès pour viols. En effet, une série de publications sur Instagram, laisse apercevoir l’avocate danser ou commenter avec légèreté le déroulement des audiences.
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Des vidéos jugées inappropriées par une large partie de l’opinion publique et de la profession, compte tenu de la gravité des faits traités, notamment des agressions sexuelles commises sur une femme droguée à son insu par son propre mari.
L’avocate, elle, assume sa posture et annonce faire appel. Sur ses réseaux, elle défend “une vision évolutive” de la profession d’avocat, estimant qu’on ne peut pas “réduire ce métier à un exercice figé”.
Voilà bien une situation qui soulève une question de fond, jusqu’où un avocat peut-il aller dans sa liberté d’expression, surtout à l’ère numérique ?
Fabrice Sandwidi