Lucie Kaboré Traoré a rejoint la prestigieuse Rue des Étoiles, un hommage rendu à ceux et celles qui ont marqué l’histoire par leur engagement et leur détermination. Figure inspirante, elle a été une femme d’exception, une fervente défenseure des droits des veuves et des orphelins, une bâtisseuse de justice, une gardienne des âmes oubliées.
Née le 27 novembre 1926, Ouo Lucie Thérèse Bernadette Traoré, a d’abord fait ses études primaires à Bobo-Dioulasso, de 1934 à 1940. Ensuite, elle se rend en Côte d’Ivoire où elle fréquente l’école supérieure de Bingerville de 1940 à 1944. Enfin, elle termine ses études à l’école normale fédérale de jeunes filles de Rufisque (Sénégal) de 1944 à 1945.
Ces années d’études lui ont permis d’obtenir les diplômes du Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE), le Certificat d’études supérieures (CEPS) et le Certificat d’aptitude pédagogique (CAP).
En 1949, elle épouse Yemdaogo Dominique Kaboré. Elle œuvre auprès de son mari pour que les pays africains recouvrent leurs indépendances, leur autonomie et leur liberté. En 1958, elle est la première femme voltaïque à obtenir un permis de conduire (permis AOF du 04 décembre 1958).
Elle devint alors la première conductrice voltaïque de l’époque. Cependant, la tragédie ne dura pas avant de frapper. En 1972, son époux disparaît, laissant un vide incommensurable dans le cœur de Lucie.
Mais, Lucie Kaboré Traoré refuse de vivre sous le poids du chagrin. Elle se redresse, puise dans la douleur une force nouvelle et décide de faire de cette épreuve une cause universelle.
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En 1974, elle crée la Fondation Lucie Kaboré-Traoré, un refuge pour celles et ceux que la société relègue au dernier randg. Une maison d’espoir où les veuves trouvent un soutien, où les orphelins redécouvrent le droit de rêver.
Là, sous son impulsion, des formations professionnelles voient le jour, des batailles juridiques sont menées, des enfants retrouvent les bancs de l’école. En fait, elle ne fait pas que tendre la main, elle se relève, elle redonne une voix à celles qu’on ne voulait pas entendre.
En 2018, Lucie Kaboré Traoré s’éteint. Mais, son étoile brille toujours au-dessus du Burkina Faso, car la Fondation qui porte son nom continue d’éclairer les chemins sombres, sous la direction de sa fille, Dr Alice Zoungrana Kaboré. En reconnaissance pour cette belle âme, ce cœur généreux, son nom figure sur une stèle à la rue des étoiles.
Fabrice Sandwidi