Appoline Traoré, est l’une des femmes burkinabé qui a su s’imposer dans le paysage cinématographique africain en tant que réalisatrice. Ses films abordent des thématiques sociales fortes. Aujourd’hui, son nom figure désormais sur la Rue des Étoiles, célébrant une carrière dédiée à la promotion de la culture africaine à travers le cinéma.
Née en 1976 à Ouagadougou, Apolline Traoré grandit dans une famille où le père, diplomate, l’amène à parcourir le monde. Dès l’âge de 17 ans, elle s’installe aux États-Unis et étudie à l’Emerson College de Boston, une institution réputée dans les domaines de l’art et de la communication.
Elle réalise plusieurs courts métrages dans les années 2000, notamment The Price of Ignorance en 2000, qui traite du viol à Boston, et Kounandi en 2003, qui raconte l’histoire d’une naine rejetée de tous.
En 2005, elle regagne son pays, le Burkina Faso et travaille avec le réalisateur Idrissa Ouédraogo. En 2008, elle réalise la série télévisée Le Testament. Son premier long métrage, Sous la clarté de la lune, est produit en 2004.
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Les longs métrages qui la font connaître sont « Moi Zaphira en 2013, puis Frontières en 2018, un film récompensé par trois prix au FESPACO.
En 2019, elle présente Desrances au FESPACO et reçoit le prix du meilleur décor. Le film a également été primé à l’international, notamment au Festival international du film du Kerala en Inde .
En 2023, son long métrage Sira, qui aborde la lutte des populations contre le terrorisme dans le Sahel, est en compétition au FESPACO et reçoit l’Étalon d’argent. Le film avait déjà remporté le Prix du public à la Berlinale 2023, en Allemagne..

En inscrivant le nom d’Apolline Traoré sur la Rue des Étoiles, le Burkina Faso célèbre une femme qui a su, à travers son regard et sa caméra, raconter les réalités de son peuple avec force et authenticité.
Son engagement pour un cinéma burkinabè ambitieux et engagé fait d’elle une figure incontournable du 7ᵉ art au Burkina.
Cette reconnaissance, à travers une stèle en son nom, symbolise bien plus qu’un hommage. C’est un message d’encouragement à toutes celles et ceux qui, comme elle, osent rêver, créer et défendre des causes justes à travers l’art.
Fabrice Sandwidi