L’Organisation Non Gouvernementale Save the Children International en collaboration avec la Coalition nationale contre le mariage des enfants au Burkina Faso (CONAMEB), et les Jeunes activistes pour l’abandon du mariage d’enfants (JAPAME), a lancé la campagne des enfants survivants du mariage d’enfants, ce 17 décembre 2024 à Kaya. Initiative qui a connu la participation des enfants victimes de mariages forcés issus du foyer Sainte Maria Goretti de Kaya.
Ce 17 décembre à Kaya, chef-lieu de la région du Centre-Nord, une marche silencieuse a rassemblé des victimes du mariage d’enfants, réfugiées au foyer Sainte Maria Goretti, ainsi que des militants jusqu’à la cour royale de Kaya, où ils ont remis un message de plaidoyer à sa Majesté Naaba Koom. ce message est un appel à l’engagement des chefs traditionnels et des autorités locales afin d’accélérer l’adoption et l’application stricte du nouveau Code des personnes et de la famille (CPF), visant à protéger les enfants contre les mariages précoces et forcés
Aux dires d’une des survuvantes du mariage d’enfants, à l’âge de 12 ans, malgré sa détermination à poursuivre les études, elle a été contrainte par ses parents à épouser un vieux cultivateur de 75 ans. Cette situation a contraint la jeune fille à demander refuge au foyer Sainte Maria Goretti de Kaya où elle milite pour que d’autres filles ne subissent pas le même sort.
Selon la responsable du foyer Sainte Maria Goretti, Sœur Véronique Kansono, les filles victimes de mariages précoces ou forcés doivent être protégées, éduquées, et encouragées à croire en elles-mêmes.
A l’écouter, de septembre 2024 à ce jour, on a enregistré 100 jeunes filles. Avec l’insécurité, le phénomène s’est accru au sein des personnes déplacées internes (PDI) et surtout remarqué des mariages d’enfants. Des parents livrent leurs filles âgées entre 11 et 12 ans, dit-elle, à des jeunes pour réduire les bouches à nourrir de la maison .
D’après le manager campagne et plaidoyer à Save the Children International au Burkina, Tiabrimani Nadinga, le risque de mariage d’enfants est dix fois plus élevé en période de crise. Il urge donc de promouvoir le Code des personnes et de la famille (CPF) en cours d’adoption, qui fixe l’âge légal minimal du mariage des filles à 18 ans. Toutefois, il a plaidé à ce que les autorités suppriment l’exception permettant, par dérogation, le mariage des filles dès 16 ans, et ce, avant l’adoption définitive du code des personnes et de la famille.
Lefaso.net