Djamilatou Diallo fait partie de la nouvelle génération de femmes entrepreneures, intrépides déterminées à briser les barrières pour se hisser au sommet. A seulement 25 ans, elle fait parler d’elle, grâce à son parcours inspirant, jalonné de succès dans l’entrepreneuriat et la communication digitale.
Il y a des intuitions qui ne trahissent pas, et c’est le cas lors de nos échanges avec Djamilatou Diallo au téléphone pour la première fois. Oui, la simplicité et le respect sont des valeurs qu’elle incarne.
De teint clair, de taille moyenne avec une silhouette presque parfaite, Djamilatou Diallo, habillée en ensemble jaune, sans maquillage et les cheveux bien attachés, est une définition de la beauté naturelle.
Installée dans son fauteuil au sein de sa boutique inaugurée dix jours avant notre rendez-vous, tout va bon train entre Djamila et ses collaboratrices. On le constate à travers l’ambiance bon enfant, et ce n’est pas Wendy, sa collaboratrice, qui dira le contraire. « Ma collaboration avec Djamila est magnifique, car bien qu’elle se qualifie parfois d’un peu immature, c’est une personne battante et sérieuse quand il le faut », confirme-t-elle.
Nous retenons d’ores et déjà que c’est une jeune femme pleine de vie, dotée d’un cœur en or tant chaque phrase qu’elle prononce est suivie d’un beau sourire. Ce qui lui a valu le surnom de « femme immature ».
Un parcours scolaire sans faute
Après l’obtention de son Baccalauréat série A en 2018 au Collège Sainte Marie de Ouahigouya, Djamila rejoint Ouagadougou, la capitale burkinabè, pour commencer l’Université.
Elle intègre l’Université ESCO-IGES et embrasse la filière Marketing et Gestion Commerciale. Djamilatou obtient un BTS en Marketing, puis une licence en Sciences de Gestion. Déterminée, elle se forme en communication digitale à Bruxelles et poursuit aujourd’hui avec un master en gestion de projet.
Issue d’une fratrie de cinq enfants dont une sœur et trois frères, Djamila est en guerre contre la vie, pour l’épanouissement de sa famille.
En effet, Djamila puise sa passion pour l’entrepreneuriat de sa mère, commerçante internationale aujourd’hui à la retraite, et de son père, détenteur d’une grande laiterie à Ouahigouya. « Pendant les vacances ou les congés, j’aidais mon père à vendre le lait à la laiterie et ma mère à écouler ses marchandises », explique-t-elle.
Piquée par le virus de l’entrepreneuriat dès le bas âge, la jeune Djamila, alors vacancière, en Côte d’Ivoire en 2016, se lance. « J’achetais des mèches que je revendais à des filles à mon retour », dit-elle.
Elle prend son élan après s’être installée à Ouagadougou suite à son succès au baccalauréat en 2018. Djamila élargit son activité en vendant des produits capillaires à base de lait de vache en 2021. La même année, elle saisit l’opportunité de participer au Festival de la Jeunesse avec son ami Hugo Boss et commence à créer du contenu pour des entreprises locales.
Ayant le vent en poupe, Djamila Diallo porte aujourd’hui plusieurs casquettes : créatrice de contenus digitaux, fondatrice de l’association AMIRA en 2022, promotrice des boutiques Farafina by Djami, spécialisées dans le textile, et House of Beauty by Djami, une maison de beauté spécialisée dans la vente des produits cosmétiques de tout genre.
Et ce n’est pas tout ! Djamila est également responsable de communication dans une entreprise de la place, mannequin photo et actrice de cinéma. « Je ne fais plus de cinéma actuellement par faute de temps, bien que cela reste une passion d’enfance. Quant au mannequinat photo, je suis souvent sollicitée pour des publicités », souligne-t-elle.
Très polyvalente, elle ne compte pas s’arrêter là. « Je vends tout ce qui est légal tant qu’il y a une demande. J’ai même lancé une marque en ligne, DD Style, où je proposais divers produits comme des caméras et des téléphones. En parallèle, j’aidais des clients en effectuant leur shopping à l’étranger grâce à mes voyages réguliers, et je continue de le faire », affirme-t-elle.
De l’Europe à l’Amérique en passant par l’Asie, Djamilatou brise les barrières des frontières pour le grand bonheur de ses clients. Du fait de ses nombreux déplacements en vol, certains internautes lui ont trouvé un surnom (La transformatrice d’avion en taxi) qu’elle ignore peut-être.
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« Pour moi, il n’y a rien sans Dieu »
Forte, ambitieuse et battante, elle reconnaît le rôle de ses parents dans son succès. « Mes parents me complimentent et m’encouragent. Même en cas d’échec, ils me disent toujours qu’ils sont fiers de moi pour avoir essayé. Cette confiance et cette motivation qu’ils m’apportent sont ma plus grande force et me poussent à aller de l’avant », avoue-t-elle.
Malgré les multiples succès engrangés, Djamila regorge d’idées de projets, notamment avec l’association AMIRA, qui lutte contre le cancer du sein et du col de l’utérus. Son ultime objectif est d’étendre les activités de l’association à Ouahigouya, Bobo-Dioulasso et d’autres villes.
Derrière celle à qui l’on peut attribuer tous les mots glorieux, se cache une arme secrète : la religion. Ayant grandi dans une famille musulmane, très pieuse, Djamilatou Diallo accorde une très grande place à Dieu. « Pour moi, il n’y a rien sans Dieu », soutient-elle, d’un air convaincu.
Même quand les choses ne vont pas dans le sens qu’elle souhaite, Djamilatou Diallo reste sur sa conviction religieuse. « Quand je vais mal, je dis merci à Allah. C’est surtout quand je vais mal que je dis merci à Allah, car il ne donne pas d’épreuves au-delà de nos capacités. Quand on réussit, il nous élève. Donc, lorsque je vais mal, je me tourne vers mon Dieu, je mets mon front au sol, je lui dis merci et je lui demande de toujours m’accompagner », confie-t-elle.
Sa foi en Dieu, personne ne peut l’enlever au vu de sa détermination. « Allah, c’est mon tout », confie-t-elle.
Les réseaux sociaux, une magie noire dont seule Djamilatou a le secret
Djamilatou, suivie par plus d’un million de personnes sur les réseaux sociaux, est une influenceuse dans le bon sens du terme. Mais, la Djamilatou du monde virtuel est différente de celle que l’on côtoie dans la vie quotidienne. Difficile de démasquer le personnage qu’elle est, tant elle joue à la perfection le rôle.
Quant à la personne de Djamilatou Diallo, Wendy éprouve une grande admiration pour sa patronne qu’elle qualifie de personne authentique aimant le travail : « Lorsqu’il s’agit de travailler, elle est sérieuse. Elle est cool, sympa et sait nous mettre à l’aise. Je remercie Dieu de m’avoir permis de rencontrer cette magnifique personne », conclut-elle.
Même si Djamila dit ne rien regretter jusqu’à présent, elle n’est pas insensible aux stéréotypes liés aux femmes. « Être une femme au Burkina peut parfois sembler complexe. On a tendance à nous complexer, à dire qu’une femme ne doit pas réussir plus qu’un homme. Et quand une femme réussit un peu, on pense que ce n’est pas normal », regrette-t-elle.
En ce qui concerne l’indépendance financière des femmes, son message est clair et on comprend mieux pourquoi elle déborde d’énergie. « Nous sommes des femmes et nous pouvons réussir deux fois mieux que les hommes. Il faut se lever, se battre, et ne pas penser que réussir empêchera de se marier. C’est justement quand tu réussis que tu deviens celle qui choisit son époux. Il ne faut pas se limiter au foyer. Certes, le foyer est important, mais il faut se battre. Une femme belle, intelligente et indépendante, c’est ce qu’il y a de mieux », recommande Djamila aux femmes.
Abdoulaye Ouédraogo
Latifatou Esther
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