Ce jeudi 03 octobre 2024 à Ouagadougou, le ministère en charge de la santé a organisé une cérémonie pour présenter le programme de lutte contre les cancers, faire connaître les missions et mobiliser les ressources dans la lutte contre le cancer. L’objectif est la réduction drastique de l’incidence et de la mortalité par le cancer.
En 2022, le monde a enregistré 20 millions de nouveaux cas de cancer et 1,7 millions de décès. Pire, le nombre de nouveaux cas, pourraient atteindre 35 millions d’ici 2050. Problème majeur de santé publique, les cancers les plus fréquents au Burkina Faso sont ceux du seins 21,6%, de la prostate 11%, du col de l’utérus 9,9%. Selon les données de l’observatoire mondiale du cancer, chaque jour, ce sont environ trois femmes qui meurent du cancer de seins et trois femmes meurent du cancer du col de l’utérus. Contrairement à d’autres pays où les personnes atteintes de cancer sont du 3e âge, au Burkina, les décès liés au cancer sont précoces. C’est-à-dire que ces gens meurent étant jeunes. Pratiquement 50% des patients meurent dans la même année du diagnostic, par défaut du problème d’intérêt diagnostique. Mais aussi, de l’accessibilité à des services de subventions de dépistages ainsi que de traitement de cancer. En d’autres termes, Professeur Nayi Zongo veut dire que par faute de moyens financiers pour le diagnostic, certains meurent la même année du diagnostic.
De ce fait, le ministère de la santé a mis en place un programme national de lutte contre le cancer. Ce programme a pour objectif de réduire l’incidence et la mortalité liée au cancer.
Il a pour mission de surveiller l’épidémiologie, l’organisation de la prévention, de la prise en charge, du boost de la recherche, du suivi-évaluation des actions contre le cancer.
Toutes ses missions devraient à moyen et à long termes, permettre au ministère de la santé et ses partenaires techniques et financiers de disposer de données fiables sur la base d’une planification dans la lutte contre le cancer pour des résultats louables.
Pour le Directeur général des Études et des Statistiques sectorielles, Wenceslas Koïta, ce programme vise à promouvoir la recherche sur le cancer comme identification de facteurs de risques et de solutions endogènes, propres au Burkina Faso. « Toutes ses actions sont dans le but d’une réduction drastique de l’incidence et de la mortalité par le cancer », a affirmé le représentant du ministre de la santé.
Il a invité les partenaires techniques et financiers à soutenir sans réserve, toutes les rubriques de programmes national de lutte contre le cancer et demander aux hommes et femmes de médias d’impacter à travers une bonne communication pour mieux sensibiliser la population sur le cancer.
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Au Burkina Faso, on constate une explosion du nombre de cas de cancers. Selon le coordonnateur du programme national de la lutte contre le cancer, professeur Nayi Zongo, la première raison est dûe à une multitude de facteurs de risques. La deuxième raison est la croissance de la population.
« En 1998, la population burkinabè était autour de huit millions. En 2024, elle est pratiquement à 22 millions. Quand la population augmente, le nombre de cas de malades, augmente », a-t-il-déclaré avant de poursuivre « En dehors de ça, il y a les facteurs génétiques, des familles qui présente plus de cancers que d’autres familles, même si ces cas de cancers génétiques ne représentent que plus de 10% de la population ».
A en croire Professeur Nayi Zongo, le dernier facteur inévitable est le fait que beaucoup de femmes et d’hommes ne se soumettent pas aux campagnes de dépistages.
« Quand on prend par exemple, le cancer du col de l’utérus, il est gratuit depuis 2016 au Burkina Faso et disponible dans nos services de santé périphériques. Mais, l’adhésion des femmes au dépistage n’est que de 10%. Cela veut dire qu’il y a un GAP qui peut être lié à l’absence de communication », a-t-il-conclu.
Abdoulaye Ouédraogo
Monique Savadogo
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