La femme voltaïque : son rôle dans la Révolution démocratique et populaire.
Le poids des traditions séculaires de notre société voue la femme au rang de bête de somme. Tous les fléaux de la société néo-coloniale, la femme les subit doublement : premièrement, elle connaît les mêmes souffrances que l’homme ; deuxièmement, elle subit de la part de l’homme d’autres souffrances.
Notre révolution intéresse tous les opprimés, tous ceux qui sont exploités dans la société actuelle. Elle intéresse par conséquent la femme, car le fondement de sa domination par l’homme se trouve dans le système d’organisation de la vie politique et économique de la société. La révolution, en changeant l’ordre social qui opprime la femme, crée les conditions pour son émancipation véritable.
Les femmes et les hommes de notre société sont tous victimes de l’oppression et de la domination impérialistes. C’est pourquoi, ils mènent le même combat. La révolution et la libération de la femme vont de pair. Et ce n’est pas un acte de charité ou un élan d’humanisme que de parler de l’émancipation de la femme. C’est une nécessité fondamentale pour le triomphe de la révolution. Les femmes portent sur elles, l’autre moitié du ciel.
Créer une nouvelle mentalité chez la femme voltaïque qui lui permette d’assumer le destin du pays aux côtés de l’homme est une des tâches primordiales de la révolution. II en est de même de la transformation à apporter dans les attitudes de l’homme vis-à-vis de la femme.
Jusqu’à présent, la femme a été exclue des sphères de décisions. La révolution, en responsabilisant la femme, crée les conditions pour libérer l’initiative combattante des femmes. Le CNR, dans sa politique révolutionnaire, travaillera à la mobilisation, à l’organisation et à l’union de toutes les forces vives de la nation et la femme ne sera pas, en reste.
Elle sera associée à tous les combats que nous aurons à entreprendre contre les diverses entraves de la société néo-coloniale et pour l’édification d’une société nouvelle. Elle sera associée, à tous les niveaux de conception, de décision et d’exécution, à l’organisation de la vie de la nation entière. Le but final de toute cette entreprise grandiose, c’est de construire une société libre et prospère où la femme sera l’égale de l’homme dans tous les domaines.
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Cependant, il convient d’avoir une juste compréhension de la question de l’émancipation de la femme. Elle n’est pas une égalité mécanique entre l’homme et la femme. Acquérir les habitudes reconnues à l’homme : boire, fumer, porter des pantalons. Ce n’est pas cela l’émancipation de la femme.
Ce n’est pas non plus l’acquisition de diplômes qui rendra la femme égale à l’homme ou plus émancipée. Le diplôme n’est pas un laisser-passer pour l’émancipation.
La vraie émancipation de la femme, c’est celle qui responsabilise la femme, qui l’associe aux activités productives, aux différents combats auxquels est confronté le peuple. La vraie émancipation de la femme c’est celle qui force le respect et la considération de l’homme. L’émancipation tout comme la liberté ne s’octroie pas, elle se conquiert. Et il incombe aux femmes elles-mêmes, d’avancer leurs revendications et de se mobiliser pour les faire aboutir.
En cela, la Révolution démocratique et populaire créera les conditions nécessaires pour permettre à la femme voltaïque de se réaliser pleinement et entièrement.
Car, serait-il possible de liquider le système d’exploitation en maintenant exploitées, ces femmes qui constituent plus de la moitié de notre société ?
FSO