Les parents d’élèves sont présentement au four et au moulin pour la rentrée des classes. C’est aussi le moment propice pour les commerçants d’articles scolaires de se faire des bénéfices. Ce mardi 24 septembre 2024, Mahamadou Rouamba et Housseny Ouédraogo, tous deux vendeurs de gourdes sur le boulevard Thomas Sankara ne se frottent pas les mains.
Mahamadou Rouamba, est un commerçant de gourdes en face de l’université de Ouagadougou. Il exerce ce métier depuis cinq ans pour s’occuper de sa famille. Avec la rentrée des classes, il y a moins d’engouement sur les achats des gourdes par rapport aux années précédentes. « Généralement, pendant la rentrée, je peux vendre sept, huit voire même 10 gourdes par jour. Cette année, le marché est très lent. Même pour vendre 5 gourdes, c’est très compliqué. C’est 3 ou 4 malgré la rentrée scolaire », dit-il.
Pour lui, cette mévente est due à la situation que traverse le pays. « Les gens disent qu’ils n’ont pas d’argent. Ce n’est la faute à personne », se-désole-t-il.
Mahamadou Rouamba déplore le fait qu’il est maintenant difficile de vendre en gros parce qu’avec la situation de crise sécuritaire, c’est compliqué d’avoir de l’aide. « Souvent, d’autres personnes veulent prendre en gros avec nous. Mais, comme la marchandise n’est pas beaucoup, on ne peut pas donner. Si tu as l’argent et que tu arrives à envoyer beaucoup de marchandises, tu peux vendre en gros même si tu n’arrives pas à vendre en détail. Cela t’arrange et peut te permettre d’avoir un peu de bénéfice. Mais, si tu ne vends qu’en détail, tu peux passer toute une journée sans rien vendre », explique-t-il.
Son souhait, est que la paix revienne afin qu’ils puissent avoir de l’aide. « Tant qu’il n’a pas de paix, nous en subirons tous. », a-t-il-laissé entendre.
Pour espérer repartir avec une gourde chez Mahamadou Rouamba, il faut débourser entre 3000 francs et 4500 francs selon la qualité. Ses clients sont la plupart part du temps, des élèves.
Housseny Ouédraogo est aussi un commerçant de thermos et gourdes comme Mahamadou Rouamba sur le boulevard Thomas Sankara. « Avec la rentrée scolaire, y a pas marché. Les gens viennent demander le prix et disent après, sans acheter », affirme-t-il.
Housseny Ouédraogo a commencé la vente des gourdes depuis 2004. Auparavant, il voyageait pour vendre. Mais avec l’insécurité il ne le fait plus. « Avant, il y avait le marché et la sécurité. Maintenant, ce n’est plus le cas et chacun se cherche. On ne cherche plus beaucoup, même avec un petit bénéfice sur l’article, on donne », signifie-t-il.
Les gourdes originales chez Housseny Ouédraogo vont de 4000 à 12 000 francs, tandis que les génériques commencent à partir de 1500 francs. « On paie les génériques beaucoup plus que les originaux parce que les originaux, déposés au soleil se gâtent », explique-t-il.
Selon lui, la vente se fait selon la volonté de Dieu. « Depuis ce matin je n’ai rien vendu, par contre hier j’ai vendu quatre gourdes. On vend selon la volonté de Dieu », conclut-il.
ces deux commerçants achètent leur marchandise en fonction de ce qu’ils ont, au fur et à mesure et les vendent tout au long de l’année.
Monique Savadogo
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