La participation des femmes dans l’entrepreneuriat touristique a fait l’objet d’un panel, ce jeudi 19 septembre 2024, au musée national. Initié par le Ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCCAT), les échanges ont mis à nu les difficultés et les insuffisances du secteur d’une manière générale.
En matière d’entreprenariat touristique, les femmes ont une place très importante dans la restauration. Telle est la conclusion de la directrice générale du tourisme, Monique Ouédraogo Ilboudo. « Nous n’avons pas l’exhaustivité des chiffres. Mais, nous savons que les femmes sont plus nombreuses dans le domaine de la restauration », a-t-elle-informé avant de notifier qu’il y a des femmes aussi au niveau des agences de voyages et d’hébergements.
Au niveau des hébergements, la plupart des promoteurs sont des hommes. Mais, à l’intérieur, il y a plus de femmes qui interviennent.
Elle a cependant déploré le fait qu’il y ait toujours des réticences féminines au niveau des guides. « La plupart des guides sont des hommes qui ne font pas trop de place aux femmes. Il y a encore du travail à faire, à ce niveau », a-t-elle conclu.
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Au cours du panel, le directeur général de l’École nationale de la Magistrature (ENAM), Dr Jacob Yarabatioula, a également donné l’importance du secteur touristique en trois points. Ce qui a permis de relever que plus que jamais le tourisme se positionne comme un outil, une réponse aux problèmes de cohésion sociale, du vivre-ensemble au Burkina Faso.
Dr Jacob Yarabatioula a expliqué comment la diversité culturelle et le tourisme sont des facteurs de tolérance.
« Lorsque vous vous déplacez dans une localité et que vous vous imprégnez des réalités de cette communauté, vous laissez tomber vos préjugés, vous tolérez parce que vous connaissez mieux », a-t-il mentionné avant de poursuivre “Quand un peuple ne connaît pas un autre peuple, il peut y avoir des incompréhensions et souvent, la bagarre. La diversité culturelle, le tourisme sont des facteurs de tolérance entre les peuples”.
A en croire Dr Jacob Yarabatioula, le tourisme et la diversité culturelle aident au rassemblement. Il a cité comme exemple le Salon international de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), la Semaine national de la Culture (SNC), et le Festival panafricain du Cinéma de Ouagadougou (FESPACO) qui rassemblent des peuples venant du monde entier pour mieux se connaître.
Comme troisième point, il a signifié que le tourisme permet de sortir les communautés de l’isolement.
« Les communautés ne se sentent plus isolées loin de la capitale ou des centres urbains, mais se sentent également importantes parce qu’il y a des hommes, des femmes qui leur rendent visite et partagent leur quotidien », a-t-il-expliqué.
Il a terminé sa communication par des propositions tel que la mise en place d’un programme quinquennal pour permettre aux communautés qui sont en guerre entres elles, de se reconstituer et de se connaître en se visitant et en se rendant services.
« Notre pays va bientôt sortir de cette crise, il faut que le tourisme soit un facteur de réconciliation et de développement des territoires, que le tourisme amène des hommes et des femmes qui nous connaissent moins et qui ont une vision négative du Burkina Faso à se rendent compte de ce que nous sommes véritablement », a-t-il-clarifié.
Monique Savadogo
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