On la connaît à travers son rôle d’actrice principale du film burkinabè « Le fauteuil » où elle a incarné le rôle de directrice générale d’une entreprise, une dame de fer tenace et incorruptible. Mais, qui est réellement Norah kafando ? C’est ce que Queen Mafa a cherché à découvrir, en lui rendant visite à son cabinet, sis à Ouaga 2000.
C’est une dame habillée dans un style à la fois simple et class qui nous accueille. Du haut de ses 1m,80, Norah kafando, Directrice générale de Afrique Intelligence Plus, dégage l’image d’une femme sereine et sûre d’elle. Elle doit tenir certainement cette qualité de sa mère, Deborah Boni, la première femme à avoir eu le courage de déclarer sa candidature à une élection présidentielle au Burkina Faso et de son grand-père, Feu Nazi Boni, l’un des pères de l’indépendance du Burkina Faso et grand homme de lettre.
La petite Norah n’a pas eu une vie facile, avec une mère partie trop tôt et un père diplomate régulièrement absent. Après des études primaires et secondaires entre le Burkina Faso et la France, elle entre à l’Université de Ouagadougou, d’où elle sort avec une maîtrise en psychologie sociale et en psychopathologie. Une bourse d’Excellence la conduira au Canada pour un Master en relations industrielles à l’Université Laval.
Son diplôme en poche, elle rentre au Faso en 2003. Dynamique et ambitieuse, elle exerce en gestion des ressources humaines dans plusieurs secteurs : enseignement, secteur bancaire, ONG internationale, conseil, multinational agroalimentaire.
Chemin faisant, elle renforce ses capacités en formation des adultes et au coaching. Dans le but d’apporter son expertise aux entreprises, la gestionnaire de ressources humaines armée de ses 18 ans d’expérience variée co-crée Afrique Intelligence Plus, un cabinet conseil spécialisé en développement des ressources humaines et business international.
« Le mot épanouissement est la clé de tout ce que je fais sachant qu’une personne épanouie est une personne qui rayonne, qui illumine son entourage par l’expression de son talent ».
Reconnue comme un entraîneur d’excellence, elle accompagne également toute personne en quête d’excellence personnelle et professionnelle, surtout les femmes désireuses de s’épanouir, de booster leur carrière à dévoiler leur potentiel et à renforcer leurs capacités. « Voilà pourquoi, le mot épanouissement est la clé de tout ce que je fais sachant qu’une personne épanouie est une personne qui rayonne, qui illumine son entourage par l’expression de son talent. Nous en avons besoin dans nos familles, nos lieux de travail, notre pays et en Afrique », soutient-elle.
Un coach exceptionnel
Norah Kafando est une entrepreneure, forte de caractère. Grâce à un moral d’acier, elle a réussi à se faire une place dans le domaine du coaching. « Les entreprises commencent à nous faire confiance. On accompagne à la mise en place des programmes de mentorat au sein des entreprises, des organisations locales et des multinationales nous font confiance pour la réalisation de leurs team building, enquêtes de satisfaction, formations, recrutement et toutes activités en lien avec la gestion des ressources humaines, etc. », détaille-t-elle.
C’est avec beaucoup de satisfactions qu’elle se rappelle de cette femme qui, après son intervention au cours d’un échange fructueux, lui demande pourquoi elle n’est pas connue au Burkina. « Vous êtes un coach exceptionnel. Ce n’est pas, ce n’est pas possible que vous restiez dans l’ombre », signife-t-elle .
Toute chose qui a conduit Norah à se remettre en cause et mettre en place des initiatives qui vont désormais utiliser son personal branding pour la faire connaître dans ses domaines d’expertise, lui permettant ainsi de « se mettre à la disposition de toute personne en quête d’amélioration de soi et d’excellence personnelle ».
Le projet de cœur de Norah s’intitule « Parlons-nous entre femmes !» Il est né de sa volonté de trouver un cadre idéal pour que l’excellence soit au service de toutes les femmes de ce pays car, dit-elle, le Burkina a plus que jamais besoin du talent et de l’expertise de tous ses fils et ses filles. Il s’agit de réunir les femmes pour partager les expériences sur diverses thématiques, les difficultés rencontrées dans leur ascension professionnelle et leur épanouissement professionnel notamment sur un thème qui plombe sournoisement les vies : les blessures émotionnelles.
« J’ai reçu beaucoup de femmes. C’était vraiment le nouveau départ pour plusieurs d’entre elles en détresse, à la limite, certaines au bord du suicide. Elles se sont rendues compte que la vie doit continuer. Et ça, c’est une grande victoire pour moi » développe-t-elle en s’appuyant sur ce témoignage issu de son parcours.
Courageuse et gracieuse, son cœur tourné vers les autres et leurs besoins fait d’elle, un leader qui impacte.
Norah Actrice de cinéma : coup d’essai, coup de maître
Gestionnaire de ressources humaines, enrichie d’une compétence en psychologie, Norah n’avait jamais pensé au cinéma. Mais un jour, elle est invitée à se produire sur scène au cours d’un casting où elle incarne le rôle d’une mère dont l’enfant est admis aux urgences, à l’hôpital. La réaction de Norah, les émotions dégagées et le talent ont épaté le jury de casting qui la retient.
En 2009, elle joue, le rôle principal de « Madame Ouédraogo » dans « Le Fauteuil » du réalisateur burkinabè Missa Hébié. La même année, lors de la 13e édition du festival Écrans Noirs, tenue à Yaoundé au Cameroun, Norah Kafando remporte l’Ecran de la meilleure comédienne pour le rôle qu’elle a joué dans le film « Le Fauteuil.
Impressionnée par cette aventure, Norah en parle avec émotion. « Wouahh ! Quand on parle du Fauteuil, j’ai toute suite des larmes aux yeux, des larmes de reconnaissance envers feu Missa Hébié et Noraogo Sawadogo qui m’ont donné cette opportunité de comprendre ma mission d’accompagner les femmes à leur épanouissement, à l’expression de leur leadership”, indique-t-elle.
« Elles ont fondu en larmes devant moi ».
Le rôle qu’elle incarne est bien apprécié par des femmes notamment celles occupant des postes de responsabilité qui avouent se reconnaître à travers elle. « Les femmes m’ont dit : c’est ce que nous vivons au quotidien. Plusieurs ont fondu en larmes devant moi. C’était incroyable », précise-t-elle.
L’histoire émouvante de l’actrice fascine les téléspectateurs et cinéphiles qui s’identifient au personnage comme cette petite fille de Bobo-Dioulasso, atteinte de maladie chronique et dont le pronostic vital est engagé. Norah se rappelle encore de cette fillette qui a tenu, à juste lui serrer la main avant son dernier jour et lui dire combien elle l’adore. « Je lui ai dit : ton examen, tu l’auras et tu peux encore vivre longtemps. J’espère qu’un jour, cette jeune fille reviendra vers moi pour me dire : c’était moi. C’est une très belle expérience humaine et en même temps, le déclic pour exprimer tout l’accompagnement que je pouvais donner à mes sœurs, à mes filles », explique-t-elle.
Le fauteuil a été le déclic pour Norah d’affirmer son engagement pour l’épanouissement de la femme.
L’ épanouissement consiste à être en phase avec soi-même, exprimer son talent, travailler pour son prochain
Norah invite les hommes à accompagner leurs femmes, leurs mères, leurs sœurs dans la démarche de l’épanouissement parce qu’une femme épanouie, c’est une famille épanouie. Femme d’affaires et épouse, Norah kafando est aussi une très bonne mère au foyer. Elle veille, éduque et protège ses enfants. Elle se définit comme une femme épanouie socialement, émotionnellement et professionnellement tout simplement parce que pour elle, « L’épanouissement consiste à être en phase avec soi-même, à exprimer son talent, à travailler pour son prochain », dit-elle.
Pour l’assistante administrative et financière du cabinet Afrique Intelligence Plus, Norah Kafando est une femme leader, qui donne l’exemple par son engagement et son dévouement. Quant à Angelina Zoma, réalisatrice à la RTB, une amie de Norah Kanfando, elle retient d’elle une amie fidèle qui se donne sans compter et toujours prête à se jeter pour aider les autres.
Témoignage de Angelina ZOMA, amie de Norah Kafando
Optimiste, Norah Kafando entrevoit une belle suite pour son pays et pour l’Afrique. « A chaque femme qui me lira, je veux dire ceci : Alors que nos pays sont à un tournant historique décisif par le choix éclairé que nous avons fait de lutter pour notre souveraineté, il est impératif que chaque femme joue pleinement son rôle dans la sphère qui lui est dédiée pour ainsi participer au développement de nos nations : Ce n’est pas parce que vous avez échoué 15 fois que vous n’allez pas essayer pour la 16e fois. Il faut essayer encore mais, différemment », encourage-t-elle.
Pour les projets à court terme, l’évènement « Parlons-nous entre femmes » est prévu pour le 7 décembre 2024 dans un cadre somptueux, « à la hauteur de la beauté des femmes qui y seront reçues ».
A long terme, Norah rêve de créer l’académie du bonheur et de l’épanouissement, une académie où l’on apprend à être heureux. « En toute chose, il y a un temps pour briller et il faut prendre du temps pour y arriver. On ne se réclame pas de la lumière, la lumière vient d’elle -même”, lance-t-elle.
Françoise Tougry
Abdoulaye Ouédraogo
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