Soucieux du grand rôle que jouent les bouillons dans l’assaisonnement d’un plat et la santé des consommateurs, Ludovic Dembega, ingénieur agro-alimentaire s’est lancé dans la production et la commercialisation du sel naturel de cuisine appelé “Yoyo. Parti d’une passion, il réussit à monter son entreprise d’épicerie, du sel naturel de cuisine.
Ludovic Dembega est le promoteur de la marque “yoyo“. Depuis sa tendre enfance, il est habitué à rester auprès de sa mère, les weekends quand elle fait la cuisine. Ce qui l’a amené à être passionné de cuisine. Et cette passion, au fil du temps se transforme en idée entrepreneuriale et il se lance dans la production et la vente du sel. « Au départ, ce n’est pas du sel que je voulais produire. Je commercialisais du piment qu’on appelait “Papapa“ qui sera bientôt de retour sur le marché sous forme d’huile pimentée » a-t-il-précisé.
Il n’a pas eu besoin de se former car il a une licence en agro-alimentaire et un master en industrie agro-alimentaire. Travaillant dans une usine de transformation de concentrés de tomate à Ouahigouya, il abandonne et rentre à Ouagadougou pour se consacrer à son projet qu’il va monter en 2019. C’est-à-dire, la production et la commercialisation de sel de cuisine.
« Tout est naturel ».
Il décide alors de dénommer son produit “Yoyo“ en guise d’hommage à sa mère. « La marque “Yoyo“ vient du diminutif du prénom de ma mère qui est Yolande car elle m’a beaucoup soutenu au début de mon projet. C’est une façon pour moi de lui témoigner mon amour » a-t-il-rappelé.
Yoyo est essentiellement composé d’ail, de sel, de poivre, de paprika, d’herbes aromatiques (persil, céleri…) etc. La marque “Yoyo“ a deux saveurs à savoir le sel aux épices et le sel aux herbes. « Tout est naturel. Le sel aux épices et aux herbes peut être utilisé pour les grillades. Le déclic est venu lorsque j’ai acheté une épice (du piment) au marché et lors de l’utilisation, j’ai été surpris de voir qu’il était rempli d’additifs », justifie-t-il.
Lors de ses recherches, Ludovic Dembega tombe sur du sel persillé. Il veut donc, le réinventer aux sauces. Il pousse ses recherches pour voir comment sont ces produits et l’effet que cela apporte aux préparations.
Il essaie par la suite, de le refaire localement et après près de six mois de recherche, il trouve une formule adaptée à ce qu’il veut. « Nous avons commencé avec le sel aux herbes. Aujourd’hui, nous sommes avec le sel aux épices tropicales. Nous avons donc, deux saveurs » mentionne-t-il.
Une production intense
Le prix du sel, en gros varie entre 37. 500 FCFA et 34 mille FCFA selon la quantité du carton tandis que le prix de détail est à 1500 FCFA l’unité. Il a précisé que le carton contient 30 paquets à l’intérieur.
La production en moyenne atteint 30 tonnes par an dont 20 tonnes pour la vente simple et 10 tonnes pour les structures qui commande, en vrac.
« En agro-alimentaire, il n’y a pas de production par semaine ou par mois parce qu’il y a des périodes spécifiques de production », explique-t-il.
« On parle de période de production lorsque la matière première est disponible. Par exemple, la période du cèleri, du persil et ça va de janvier à avril, maximum. C’est pendant cette période que nous produisons beaucoup pour stocker », ajoute-t-il.
Il maximise la production durant cette période pour avoir une grande quantité afin de satisfaire sa clientèle durant toute l’année.
Pour les emballages, Ludovic Dembega les confectionne en Chine après avoir fait lui-même la marquette. Ces emballages permettent au sel d’être hermétiquement bien fermé pour mieux conserver la saveur.
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« Je suis un gros rêveur et j’ai un concurrent ».
Comme tout entrepreneur, les débuts n’ont pas été faciles pour Ludovic. « De 2019 à 2021, c’était calme. Mais dès 2022, les choses ont commencé à évoluer considérablement » a-t-il-informé.
Malgré cette avancée, les difficultés comme l’approvisionnement des matières premières, l’accès aux crédits et la crédibilité aux yeux des clients et des partenaires, demeurent.
« Placer le produit dans les supermarchés, c’est compliqué. Il faut poursuivre les gérants et ce n’est vraiment pas facile. Je suis un gros rêveur et j’ai un concurrent mais, il se trouve au Mali. C’est lui que j’ai ciblé comme concurrent, actuellement », rigole-t-il.
Ludovic Dembega se dit cependant, satisfait des retours positifs. « Des gens nous appellent pour dire que grâce à nous, ils ont réussi à changer leurs habitudes alimentaires », avoue-t-il.
Pour apprécier un produit, il faut le tester. Et pour chaque saveur Ludovic Dembega est le premier à le faire car sa passion pour la cuisine lui facilite la tâche. « On ne peut pas se mentir à soi-même. Quand ce n’est pas bon, ce n’est pas bon », clame-il.
Pour fidéliser sa clientèle, il met en place, quelques stratégies de vente promotionnelle, des réductions sur le prix de vente en faveur des revendeurs et bien d’autres avantages.
Le souhait de Ludovic Dembega est de conquérir le Burkina Faso en matière de sel d’assaisonnement naturel et d’être un leader en Afrique de l’Ouest.
Le promoteur a cinq personnes qui travaillent avec lui de façon permanente et quelques-uns qui travaillent en temps partiel. Il a commencé les démarches pour l’acquisition d’un local.
Monique Savadogo
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