La situation de la femme et des jeunes filles en Afrique occidentale et centrale a fait l’objet de réflexion, ce mercredi 17 juillet 2024 afin de trouver des stratégies et solutions pour une amélioration conséquente. Le Réseau des Médias africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) est à l’origine de cette initiative.
« Autonomisation de la femme et de la jeune fille : enjeux défis et perspectives en Afrique de l’Ouest et du Centre », c’est sur ce thème que les journalistes ont voulu attirer l’attention. Pour en parler, le REMAPSEN a invité Arlette Mvondo, Conseillère régionale sur les questions de Violences basées sur le Genre (VBG) au bureau de ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Selon ses explications au cours du webinaire, l’autonomisation comprend plusieurs volets notamment, éthique, économique, social, culturel, biologique et bien d’autres. Elle ne se limite pas aux aspects économiques et d’indépendance financière, mais d’autonomisation et d’indépendance tout court. « Entendons par autonomisation, la capacité des femmes et des filles dont on doit déjà prendre conscience et les différents défis d’ordre structurel et conjoncturel, auxquels elles sont confrontées », a-t-elle indiqué.
A l’en croire, ledit thème est un sujet d’actualité au regard de ce qui se passe dans les différentes régions, les continents et dans le monde, spécifiquement la régression des droits des femmes et les acquis.
Il faut retenir que de nombreux facteurs concourent à cette autonomisation de la femme et des jeunes filles. Ainsi, développer des capacités et des compétences afin d’opérer des choix et la capacité de décider pour son avenir (son futur) leur permettent de contribuer de manière active au développement. D’où l’importance de mettre davantage l’accent sur les droits fondamentaux (éducation, santé, accès au travail, aux instances décisionnelles…).
« Que les petites filles qui vont à l’école puissent accéder à l’enseignement primaire, à l’enseignement secondaire et universitaire, réaliser leurs rêves de magistrat, de femmes d’affaires, etc. C’est cette capacité dont nous parlons qui permettra plus tard, de faire des choix conséquents et de contribuer à la vie économique et pourquoi pas, de relever le Produit intérieur brut de nos différents Etats et de nos régions », a-t-elle clarifié.
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De la nécessité d’investir sur les femmes
Pour Arlette Mvondo, de manière générale, les femmes occupent plus de 50% de la population et ces données montrent qu’il est important de faire des investissements sur l’autre moitié du ciel si l’on veut parvenir au niveau de développement souhaité. De ce fait, il faut prendre en compte les questions de genre au niveau politique.
« Dans notre région, la principale avancée a été l’amélioration du cadre normatif. C’est-à-dire la signature de conventions internationales et l’adoption de lois au niveau national », a-t-elle souligné. Ces dispositions ont permis de promouvoir, de respecter et de protéger les droits fondamentaux.
Ces dispositions ont aussi révélé que l’âge du mariage dans certains pays n’est plus forcément 12 ans mais, bien que plus que ça.
Un autre aspect non moins significatif concerne les offres de méthodes contraceptives et les cas de violences faites aux femmes et aux filles. « Nous sommes toujours dans une situation alarmante dans la région », a-t-elle déploré.
Elle a ajouté que la mortalité maternelle et infantile a un taux également alarmant au Tchad, soit 1043 décès pour plus de 100 mille habitants. « Si nous investissons sur les femmes, nous allons pouvoir récupérer toutes ces dividendes, travailler main dans la main et travailler avec les autres acteurs de la société pour permettre à nos pays de se développer aux plans économique, culturel, sociologique et technologique », a fait comprendre Mvondo.
Arlette Mvondo a rappelé que des ministères dédiés à l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ont été créés. Cependant, les budgets alloués à ces différents départements ne favorisent pas une avancée significative comme on l’aurait souhaité parce que les changements sociaux prennent du temps, les questions du genre aussi sans oublier les problèmes structurels ancrés dans les normes sociales, la tradition, les cultures…
Réussir à réduire ce phénomène équivaut à relever le Produit intérieur brut. Avec plus de 20 ans d’expériences, dame Mvondo reconnaît, par ailleurs, qu’une telle démarche nécessite des investissements, une collaboration et l’implication de tous.
Françoise Tougry