Il se tient à Ouagadougou, la 2e édition des 72h de l’Association burkinabè des Femmes artistes musiciennes (ABFAM). Au cours du lancement de cette activité qui s’est déroulée, ce 27 juin 2024 au Centre national des Arts, du Spectacles et de l’audiovisuel (CENASA), l’association a annoncé qu’elle dispose désormais d’une parcelle qui leur servira de siège.
Une parcelle de 300m carré, c’est l’espace qui abritera le siège de l’ABFAM. Le geste est de Malgr-Naaba Boulga, PDG de l’entreprise immobilière AGIT qui a laissé parler son cœur. En fait, il y a trois ans de cela, les membres de l’association sont allées lui exprimer leurs préoccupations et solliciter sa bienveillance pour avoir un endroit où elles pourront se rencontrer, échanger, mener leurs activités. Naaba a promis de réfléchir à cette doléance. « Je leur ai dit que je verrai ce que je peux faire. Aujourd’hui, c’est chose faite, le document de la parcelle est entre leurs mains. Elles ont voulu que je vienne pour qu’elles me traduisent officiellement, leur reconnaissance vis-à-vis de cet acte et j’en suis honoré. Avoir ce cadre d’échanges contribue à rehausser l’image de l’association et leur permet d’être autonomes. Nous nous réjouissons de ce privilège », a-t-il expliqué.
Créée en 2015, l’ABFAM a été conduite par Amety Méria. Maï Lingani a pris la relève en 2018 jusqu’à ce jour. Depuis 6 ans, elle dirige avec brio cette structure. L’organisation de ces 72h est la preuve que les membres sont ambitieuses. L’Objectif est contribuer à la cohésion sociale, à la paix et la réconciliation nationale au Burkina Faso à travers les projets de développement durable, la mise à profit des expertises, le partage d’expériences… Il s’est agi également pour ces femmes de manifester de la gratitude à l’endroit de toutes les bonnes volontés qui œuvrent au développement de la musique burkinabè.
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La présidente se dit très émue du déroulement de cette activité et du soutien de tous les partenaires. « Le fait que Malgr-Naaba Boulgou ait intervenu, nous aidera beaucoup avec nos perspectives car on ne sera plus dispersée de gauche à droite pour nos réunions. C’est vraiment extraordinaire », a lancé Maï Lingani avant de poursuivre « A partir, d’aujourd’hui, nous savons que nous pouvons compter sur tout le Burkina et nous savons aussi que le Burkina nous fait confiance ».
Kadidiata Dembélé Bilgo, chargée de mission est la représentante de Nandy Somé Diallo, ministre en charge du genre. A l’en croire, cette initiative de s’organiser entre femmes artistes musiciennes en association est salutaire. « Ensemble, avec leur voix d’artistes musiciennes, ça va porter dans le monde entier et le message qu’elles veulent faire passer est la paix. Je suis persuadée qu’à partir de maintenant, le regard de la société sur la femme artiste va changer parce qu’il faut qu’on arrive à briser les tabous », a-t-elle indiqué.
Dame Kadidia Dembélé Bilgo a saisi l’occasion pour inviter Malgr-Naaba Boulga à intervenir au besoin, par rapport aux barrières ethniques qui constituent un véritable obstacle à la cohésion sociale. « Au Burkina Faso, le défi, c’est de combattre ces pesanteurs socio-culturelles qui enfreignent au développent de ces femmes artistes. Une fois qu’on arrive à briser ces barrières, il n’y a plus rien en face. On va y arriver », a-t-elle rassuré.
Panels, prestations artistiques, forum national des femmes artistes musiciennes du Burkina Faso, collecte de dons de sang, les concerts live 100% féminins, rue marchande… vont couronner ces trois jours de festivités. Forte de 200 membres, l’ABFAM qui représente environ 2500 femmes au Burkina est l’unique association d’artistes musiciennes dans l’espace UEMOA. Ce qui témoigne de la combativité et du dynamisme de ses membres.
Françoise Tougry
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