Marie Louise Comparé Kéré, enseignant chercheur au département des études anglophones de l’université Joseph-Ki-Zerbo a contribué au rayonnement de ce département et dans la formation de la relève. Ce témoignage à titre posthume de Emilie Georgette Sanon Ouattara, enseignante au département des lettres de traduction interprétariat et d’études anglophones inspirera plus d’un.
Je suis actuellement, vice-présidente en charge de la professionnalisation et des relations universitaires de l’université Joseph Ki-Zerbo.
J’ai eu Marie Louise Florence Compaoré Kéré comme enseignante de grammaire normative quand je suis arrivée à l’université en 1993. Ensuite, pour les travaux pratiques de phonétique et phonologie où elle nous faisait écouter les sons en anglais pour nous habituer à la prononciation et elle nous exerçait justement, à la prononciation des mots.
C’est une femme toujours souriante, toujours joviale, toujours bien mise. On se remplaçait dans un amphithéâtre chez les 2e année d’anglais. Je me rappelle encore qu’à chaque fois, j’étais pressée de sortir parce que je savais que c’est Mme Compaoré qui était à la porte, du fait de sa ponctualité.
Chaque fois que je la voyais, je dis waouh !! Mais, comment vous faites pour rester aussi jeune ? Je trouvais qu’elle était discrète, très discrète, efficace, ponctuelle au cours, rigoureuse. On sentait qu’elle était profondément chrétienne parce qu’autrement tout le monde aurait su qu’il y avait la femme d’une autorité parmi nous. Mais, avec elle, il fallait la chercher, il fallait qu’on te dise que c’est la femme du maire. Elle restait à sa place et jouait pleinement son rôle dignement et discrètement.
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Pour la jeune génération, Mme Marie Louise est un exemple de persévérance. Elle est venue avec un master. Elle a enseigné et elle est retournée faire un doctorat. Je l’ai eu comme enseignante mais, on est revenue pratiquement au même moment. Ça veut dire qu’il ne faut jamais se décourager, ne jamais baisser les bras, arriver jusqu’à son objectif avant de s’asseoir.
Elle a accompli cette tâche et elle est revenue aussi jeune, aussi brillante, aussi active. Ceux qui pensent qu’il est tard pour atteindre leur objectif ont tort. Mme Compaoré en est un exemple.
La discrétion et l’humilité, voilà deux valeurs que j’affectionne personnellement chez elle. Je n’aime pas les gens qui se vantent, c’est peut-être mon défaut. A Mme Compaoré, on ne pouvait pas lui reprocher ça. Elle se prend la tête parce qu’elle est la femme du maire, non.
Elle était très discrète, très effacée et présente. Quand on a besoin d’elle, lors des évènements sociaux, tous les enseignants du département, des minimes jusqu’aux plus gradés, tout le monde a toujours reçu la même considération. Et c’est avec joie qu’on partait dans la famille Compaoré pour les cérémonies.
Françoise Tougry