En sachets, conditionnés dans des seaux ou des sacs, la farine de maïs s’arrache comme de petits pains sur le marché. Une denrée indispensable au panier des ménagères, car elle sert à fabriquer le tôt, plat principal de nombreuses familles burkinabè . Sandrine Ouédraogo dit Sandy Kéré, commerçante de farine, vous dit tout sur les méthodes de conditionnement et de conservation.
Il n’est pas rare de voir de nos jours, certaines femmes acheter la farine avec les commerçantes plutôt que de les produire elles-mêmes. Déjà prête à être passée au feu, cela permet aux utilisatrices de gagner en temps et en énergie. Toutefois, ils arrivent que cette farine achetée ne soit pas du goût des cuisinières. Cela peut être dû à diverses raisons . Selon Sandrine Ouédraogo, spécialisée dans la commercialisation de la farine de maïs, la production de la farine n’est pas aussi simple qu’elle en a l’air. Elle exige tout un savoir -faire.
Pour produire la farine, Sandrine Ouédraogo achète les céréales au marché, transporte avec un taxi moto jusqu’à la maison. Puis, elle procède aux différentes étapes de fabrication. Sur de grandes terrasses aménagées pour le séchage, le maïs moulu est étalé, remué jusqu’à ce qu’il soit sec. Il est proprement tamisé, transporté pour le conditionnement au niveau de la boutique. Au-delà de la production, une autre étape importante est le temps de conservation de la farine. Sandrine Ouédraogo attire l’attention sur le fait que, la farine est un produit sec qui peut se conserver longtemps sauf si elle est mal couverte ou conditionnée.
Pour cela, elle conseille toujours à ses client.es de ne pas garder la farine plus de 6 mois. “L’idéal est de prendre la quantité suffisante pour la consommation. On peut toujours dans ce cas, prendre de nouveaux stocks car lorsqu’on conserve la farine pendant très longtemps, par exemple une année, voire deux ans, ça n’a plus le même goût comme lorsque vous l’avez achetée”, explique-t-elle.
La farine est conditionnée dans des sacs de 10, 15 et 25 kg. Quel que soit le nombre de sacs produits, son stock s’épuise très vite et n’excède pas une semaine au regard de la qualité et de l’engouement de la clientèle. “Nos produits sortent rapidement. Ce qui fait que nous produisons chaque jour, et notre production est limitée”, ajoute-t-elle.
Le conditionnement, une étape très importante
Pour ce faire, Sandrine Ouédraogo a opté pour le renouvellement constant et quotidien de sa marchandise car, a-t-elle souligné, quand la production est mal faite, la farine ne peut pas durer.
Il faut signaler que, lorsqu’on trempe le maïs, il est nécessaire de changer régulièrement l’eau. Sinon, le maïs pourrit et quand on l’écrase, elle ne peut pas donner une bonne farine.
Selon les explications, en voulant avoir plus de bénéfices, certaines personnes écrasent le maïs avec la saleté, le sable, le son et tout ce qui s’y trouve. Elles ne prennent pas le temps de trier la saleté pour qu’elle soit propre. Dans de pareils cas, la farine n’est pas de qualité, elle ne peut pas durer, à comparer avec une farine fait maison où on prend le temps de trier, de se débarrasser de toutes les impuretés parce que c’est pour sa propre consommation.
L’humidité de la farine est souvent due au temps ou au sachet de stockage (conservation) qui se trouve à l’intérieur des sacs. Si le sac reste hermétiquement fermé, cela a pour conséquence la détérioration de la farine. “Le conditionnement se fait dans les sacs de conservation ou dans les seaux comme nos mamans le font. C’est le même temps de conservation”, éclaire-t-elle.
Elle conseille également de ne pas prendre un gros sac de farine si vous n’avez pas une grande famille. Mais, de vous en procurer en fonction du nombre de fois que vous préparez le tô dans la semaine en essayant de limiter une consommation d’un mois. Lorsque la farine dure dans le sac, il faut le sécher à nouveau, à cause de l’humidité qui peut la faire dégager certaine une odeur.
Monique Savadogo
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