Ce vendredi 03 mai 2024 à Ouagadougou, a eu lieu, la journée des scientifiques sous le thème “Genre, jeunesse et crise”. Des panelistes ont abordé plusieurs sujets de communication.
“Duelles et résilience des femmes au cœur de la crise sécuritaire au Burkina Faso”, telle a été la communication de la directrice générale du cabinet d’études stratégiques et d’intelligence économique ( AGILES), Selma Farida Touré.
Sa réflexion a été porté sur trois sujets principaux, les femmes comme victimes, les femmes comme actrices et les femmes comme piliers de la résistance des populations civiles.
Parti du constat que le Burkina Faso est dans un contexte de crise et qu’il y a une dynamique, une évolution de rapport de genre dû au conflit, il est important pour elle, de participer à cette activité et de présenter sa réflexion sur le sujet.
“La crise sécuritaire au Burkina Faso a croisé les paradigmes en thème de genres. Très souvent, les femmes sont perçues comme des victimes ce qui est réel. Le conflit a des conséquences très graves sur la vie des femmes”, s’est-elle exprimée .
Pour Selma Farida Touré, il y a des femmes qui sont enrôlées de forces, violées. Des femmes qui, malgré elles se retrouvent à faire face aux difficultés de la vie en plus de ce qu’elle vivent déjà.
Mais à côté, il y a aussi des femmes actrices, des femmes qui se retrouvent sur le terrain des villes terroristes, des femmes qui participent, qui sont aussi violentes que les hommes. Il est important de mettre en avant cet aspect de la question. Elle ajoute, que le conflit à également modifié les rapports de genres dans le sens où il y a eu une rupture brutale dans les rôles joués par les hommes et les femmes.
Lire aussi : Burkina Faso : Arlette Kaboré invite les femmes à participer massivement au développement
De ce fait, les femmes qui étaient des ménagère se retrouvent aujourd’hui, chefs de famille. Donc, réduites à se débrouiller pour subvenir au besoin de la famille parce que les hommes sont partis en exil, ont été tués. Quant ils sont là, ils se reposent sur la capacité de résilience des femmes.
Elle souhaite donc attirer l’attention sur le fait que ce changement de paradigme impose aujourd’hui, dans la recherche de solutions à la crise, d’impliquer les femmes parce qu’elles ont démontré qu’elles sont des actrices incontournables et qu’elles luttent chaque jour. “ C’est un combat silencieux. Mais, elles se battent pour résister, pour entretenir la famille. Elles nous ont montré leur capacité à participer aussi à la vie de la société différemment. Donc, elle doivent être impliquées, consultées dans toutes les phases de décisions et dans la recherche de la paix”, a-t-elle signifié.
Monique Savadogo