Communicatrice, Wendyam Nadège Kaboré s’est reconvertie dans la restauration après avoir rencontré des déceptions dans le milieu professionnel. Lentement mais sûrement, son entreprise, le groupe W.N (Wendyam Nadège) services, est en train de s’imposer dans le milieu. Voici l’histoire inspirante derrière cette nouvelle passion.
Après l’obtention de son BAC G2, Nadège Kaboré opte pour des études de marketing et intègre l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO) à Bobo-Dioulasso. Deux ans durant, bien qu’assidue aux cours, l’étudiante est plutôt obsédée par autre chose. « J’avais l’amour de la communication. J’avais vraiment envie de devenir communicateur. L’art oratoire, ça me plaisait vraiment », dit-elle.
Avec l’avènement du système Licence, Master, Doctorat (LMD), Nadège saisit l’occasion et bascule du marketing vers la communication. Son rêve vient de se réaliser puisqu’elle est recrutée par une entreprise de la place, à la fin de sa formation.
« Une fierté pour moi de valoriser ce que j’ai appris sur les bancs »
Consciente des exigences du métier, Nadège Kaboré mouille le maillot et parvient à décrocher de gros contrats allant de cinq à 10 ans. Ces prouesses lui donnent droit à des commissions. « C’est le commercial qui fait la boîte. Par une mauvaise présentation, vous pouvez passer à côté de l’objectif. C’était vraiment une fierté pour moi de valoriser ce que j’ai appris sur les bancs », explique-t-elle. Déterminée à faire valoir son potentiel, la communicatrice s’accroche à sa mission. Puis, de contrats en contrats, elle avance progressivement.
Ambitieuse, elle quitte plus tard, ladite entreprise et rejoint une autre. La nouvelle recrue met à profit toutes ses connaissances. Là, elle propose un plan de communication de qualité. Sans hésiter, les responsables de la structure le valide et pendant six mois, Nadège assure le suivi-évaluation.
Sa capacité d’organisation a permis de rehausser l’image de l’entreprise. « C’était l’un de mes premiers postes importants et j’ai donné le meilleur de moi-même », affirme-t-elle. Satisfaite du travail abattu, elle se réjouit des résultats atteints.
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De la communication à la restauration
Mais, sa joie sera de courte durée quand elle commence à découvrir les dessous du milieu professionnel. La suite du contrat qu’elle attendait tant n’est jamais venue. Nadège Kaboré ignore la véritable raison de ce silence.
Son interrogation trouve réponse le jour où, elle se rend compte qu’à son insu, l’entreprise a détourné son plan de communication au bénéfice d’une agence de communication de renom. Sans mot dire, elle prend son mal en patience. Et toujours, silence radio !
Seulement, dans cette histoire, Nadège avait eu la chance parce que, sur recommandation d’un proche, elle n’a pas transmis entièrement son plan de communication mais, juste une partie. Elle ne doute point que le strict respect de cette consigne va lui être d’un grand secours.
Puisque le plan de communication est incomplet, comment faire pour avoir le reste ? Cette fois-ci, la même entreprise malgré ce délit tente de la soudoyer à travers plusieurs propositions afin d’obtenir l’autre moitié. Peine perdue pour l’entreprise car la communicatrice a pris conscience de l’abus de confiance dont elle est victime et finit par jeter l’éponge. « J’ai tout laissé tomber et je suis passée, à autre chose. L’affaire est restée comme ça, jusqu’aujourd’hui. L’approbation de ce plan est l’un des meilleurs moments de ma carrière même si j’avais décroché d’autres contrats, avant. Si j’étais retombée carrément dans le néant, j’allais regretter. Bien, au contraire. Mes anciens collaborateurs et mes proches sont aujourd’hui, mes clients dans le cadre de la restauration », signifie-t-elle.
Cependant, loin d’abandonner, la titulaire d’un master en communication marketing tourne cette situation en sa faveur et se lance dans la restauration. « La restauration, c’est un domaine vraiment complexe. Mais, j’y suis par amour. La reconversion n’a pas du tout pesé sur moi », rassure-t-elle et de poursuivre « Mes compétences de communicatrice me sont très utiles au quotidien dans l’approche du client, le traitement du client, les retards de livraison et la résolution des situations difficiles ».
« Les gens qui ont une certaine visibilité inspirent confiance »
Lors de certaines missions dans la sous-région, réalisées dans le cadre de son travail de communicatrice, Nadège Kaboré met à profit ces déplacements pour ramener des articles, du matériel de location et des produits surgelés, qu’elle commercialise parallèlement.
Elle fait également du service traiteur pour les cérémonies. Finalement, c’est cet esprit commercial qui prend le dessus et la conduit à créer son entreprise dénommé groupe W.N services, les initiales de ses prénoms. Elle propose une gamme variée de produits notamment les poulets locaux et importés, les gésiers frais locaux et importés, les merguez, les saucissons, les saucisses de bœufs, les fruits de mer, etc. Grâce à son dynamisme, la jeune entrepreneure arrive à répondre aux besoins de ses clients. Derrière ce travail abattu, il y a toute une équipe qui travaille à la chaîne.
Dans le souci de développer aussi une large clientèle et d’avoir plus de visibilité, elle est très active sur les réseaux sociaux. Selon elle, les gens qui ont une certaine visibilité inspirent plus confiance quand ils vont vers les structures de financement. Cependant, à son niveau, l’une des difficultés qu’elle rencontre est le manque d’accompagnement financier.
Depuis quatre ans, Nadège Kaboré fait son petit bonhomme de chemin. Elle espère, réussir à bâtir une entreprise qui reflètera ses ambitions : agrandir son local et pourquoi pas ouvrir une boucherie .
Françoise Tougry