L’ancienne ministre du genre et de la famille, experte stabilisation paix et sécurité, Salimata Nébié Conombo a marqué sa présence à la 1ère édition de la Session alternative de la Condition de la femme (CSW-BF 2024), du 29 au 30 mars 2024 à Ouagadougou. A l’en croire, cette initiative est la bienvenue car elle permet aux femmes de réfléchir à de nouvelles perspectives.
Comment appréciez-vous l’organisation de la session alternative de la condition de la femme au Burkina Faso ?
C’est avec une grande fierté que j’ai pu assister à cette session alternative au Burkina et il faut saluer l’initiative du cadre des organisations féminines parce que pour aller à New York chaque année, ce n’est pas évident. Les moyens diminuent, les partenaires ne peuvent plus payer pour que les femmes puissent participer, les États ne peuvent plus payer.
Organiser ici une CSW de proximité, cela permet à beaucoup plus de femmes d’être exposées aux thématiques qui sont développées à New-York mais aussi, aux thématiques spécifiques qui sont retenues ici qui les concernent directement. Je pense, en tout cas, avoir compris que la suite de l’agenda à venir va dérouler une série d’activités, une série d’interventions pour la femme rurale dont le sujet a été retenu pour la prochaine édition de la CSW.
On a eu beaucoup d’engagements, notamment celui des Nations unies, du ministère des affaires étrangères qui est la porte ouverte sur le monde. Si le ministre des affaires étrangères porte cette initiative, elle va se retrouver sur la table du secrétaire général des Nations unies et j’espère qu’ils vont faciliter les choses de sorte que la prochaine édition de la CSW puisse connaître la participation de nos sœurs africaines, nos sœurs de la sous-région pour donner plus de cachet africain à l’évènement.
En quoi est-il pertinent de tenir une telle rencontre au Burkina Faso ?
J’accompagne à fond, cette activité parce que je pense que c’était une nécessité que l’Afrique aussi prenne en charge les questions la concernant et qui sont discutées à dix mille kilomètres.
Aujourd’hui, on va toujours s’inscrire dans le prolongement de ce qui se discute à New York. Mais, nous avons développé nous-mêmes ici, des thématiques qui nous concernent et que nous avons choisi selon nos besoins, nos attentes, nos priorités. Nous allons mener les plaidoyers nécessaires pour que les autres comprennent et adhèrent à cette vision. C’est essentiel pour nous que le Burkina reprenne sa place sur ces questions de justice sociale, d’inclusion des femmes, de participation des femmes dans le développement. Cette année, c’est sur la stabilisation.
Dans le contexte sécuritaire, il n’y avait pas d’autres sujets que de dire comment permettre aux femmes de participer réellement à la construction de la paix, à la consolidation de la sécurité et aussi à la consolidation de la paix et la stabilisation de notre pays. Ces piliers sont fondamentaux dans la stabilisation du pays.
Je soutiens à fond cette initiative pour plusieurs raisons. En tant que Burkinabè, je pense que c’est bien que l’initiative qui va profiter à toute l’Afrique j’espère, soit née ici. C’est inédit.
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En tant qu’ancienne ministre du genre, comment comptez-vous contribuer à la réussite de l’initiative ?
Vous avez vu la qualité des personnes qui étaient dans la salle. C’est des personnes ressources dont la compétence est reconnue à travers le monde. Notre conférence inaugurale a été donnée par la cheffe du département de la société civile de la Banque africaine de Développement (BAD). Cela signifie que cette institution intercontinentale nous a compris. Le système des Nations unies a pris l’engagement, le ministère des affaires étrangères est notre ambassadeur premier sur cette question.
L’UEMOA, une organisation sous régionale va nous accompagner. Cependant, on va remercier l’ensemble des partenaires qui ne sont pas présents dans cette salle mais, qui ont donné leur aval pour accompagner les prochaines éditions car il faut vraiment que le Burkina redeviennent le carrefour de ces questions. On l’a été pendant un certain temps, le monde évolue et on veut reprendre notre place et je pense que nous avons toutes les possibilités, tous les leviers pour le faire. Il faut que Ouagadougou devienne ce que le Caire a été, ce que Maputo a été.
Abdoulaye Ouédraogo
Fabrice Sandwidi