Dans le souci de soutenir les initiatives et évènements culturels à avoir plus de visibilité, les médias les accompagnent. Mais souvent, le traitement de l’information sur les expressions artistiques, vestimentaires et littéraires ne sont pas toujours à la hauteur des attentes. Afin de résoudre ce problème, une session de renforcement de capacités se tient du 28 au 30, à Ouagadougou.
Absence de spécialisation, désintérêt ou manque de formation des journalistes et animateurs culturels dans le domaine de la littérature et de la mode vestimentaire, voici l’interrogation qui a conduit le ministère en charge de la culture et ses partenaires, à organiser un atelier en faveur des acteurs de médias. Trois jours durant, les participants issus de la radio, du petit écran, de la web Tv, de la presse écrite et la presse en ligne de la ville de Ouagadougou vont être outillés à travers des partages d’expériences.
Pour le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme représenté par son directeur de cabinet, Mamadou Dembélé, la visibilité et le rayonnement international du Burkina Faso sur le plan culturel dépendent en grande partie du travail et surtout de l’engagement des acteurs de médias. Il espère que la formation permettra d’impulser une nouvelle dynamique, au niveau des journalistes et animateurs culturels. Il a saisi l’occasion pour traduire sa reconnaissance à ses partenaires, le Groupe d’Expertise et de Normalité endogène des Symboles, Initiatives et Savoirs (Génésis) et l’association Yeelba qui participent à la sensibilisation, la formation et la promotion de la culture.
La présidente de l’association Yeelba Eliane Zongo dit être fière de prendre part, à cet atelier car le Faso Dan Fani est de plus en plus adopté par les professionnels de la confection, du design, de la mode et la décoration. « L’ambition de l’association Yelba est de contribuer à sa promotion avec conviction que la cotonnade fabriquée depuis toujours au pays des hommes intègres est un patrimoine qu’il faut préserver tout en modernisant afin qu’elle réponde aux attentes des consommateurs qu’ils soient nationaux ou étrangers », a-t-elle indiqué.
En ce premier jour, deux communications sont au cœur de cette activité. La première est assurée par la maison Georges Dua. Elle a porté sur l’historique de la mode, les définitions utiles à savoir, la symbolique des couleurs, le langage et le vocabulaire technique de la mode vestimentaire. « Se vêtir est un besoin essentiel de l’homme. Il est temps de parler de cette problématique de langage vestimentaire que les journalistes n’ont pas. Cette formation va booster, ce manque », a précisé Georges Dua, styliste. L’expert en art vestimentaire a levé le voile sur le code vestimentaire, la tendance vestimentaire et le rôle des conseillers vestimentaires.
Les participants ont également bénéficié des connaissances sur les techniques de collecte, de traitement et de présentation de l’information de la mode vestimentaire avec Adama Barro, vice-président de l’association Yeelba.
Selon Adama Barro, dans le cadre de la couverture médiatique des activités comme le défilé de mode, il faut respecter certains principes. En effet, la mode est un moyen de se créer une identité dans la société. Elle fait à l’appel à l’innovation, à la création. Le défilé quant à lui, est un moyen d’affirmer un style, de se démarquer des concurrents, de passer de la simple présentation de mode à un spectacle. De ce fait, le journaliste ne peut aller en reportage sans avoir décidé du sujet qu’il va traiter, de l’angle et sans réunir les informations concernant l’évènement ou la situation à décrire. « Vous devez demander au créateur quelle est la collection qu’il veut présenter, le thème de la collection, la marque, quels sont les modèles qui seront présentés ? Et ce travail doit être préalablement fait avant le jour de l’évènement. Donc, on ne va pas à un défilé de mode comme on va à la pêche. Si vous allez à la pêche, vous pêcherez un gros poisson ou vous ne pêcherez rien du tout. C’est pareil. Ce travail demande que vous soyez en connexion avec les acteurs avant le défilé de mode », a-t-il expliqué.
La seconde phase de la formation se tiendra à Bobo-Dioulasso, le 03 avril.
Françoise Tougry
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.