Miss Wedra, à l’état civil OUEDRAOGO Awa se positionne comme une artiste musicienne ancrée dans la promotion de la danse tradi-moderne, en particulier, le liwaga. Révélée au public, il y a dix ans, grâce au titre Zunoogo, elle s’affirme aujourd’hui, comme une valeur sûre de la promotion de la culture burkinabè. En ce mois dédié à la femme, Miss Wedra retrace les grandes lignes de sa carrière musicale.Comment avez-vous choisi la musique ?
Je suis OUEDRAOGO Awa, esthéticienne de profession et j’ai choisi la musique parce que c’était ma passion. Je n’ai pas abandonné mes études pour ma musique, j’ai juste ajouté la musique à mes études. Depuis ma tendre enfance, mes amis me disaient que je chante bien. Je chantais dans les kermesses et autres. Mais, c’est ma grande sœur et son mari qui m’ont vraiment encouragée.
Qu’est-ce qui a véritablement marqué votre carrière ?
De toute ma carrière, c’est la sortie de mon premier album en 2012, « Faso drapeau » qui m’a marquée. Je ne croyais pas que je pouvais réaliser toutes ces chansons, que ce sont mes propres chansons. Ça a été un déclic pour moi.
Vous avez été nominée à différentes compétitions dans la sous-région. Un petit rappel de ces évènements.
En 2019, j’ai été nominée au Bénin, au festival « Femmes de feu ». J’ai également été nominée aussi en 2023, à la 17e édition du Festival Star de l’Intégration culturelle africaine au Cameroun (SICA), au Cameroun. Nominée dans la catégorie musique moderne d’inspiration traditionnelle. C’est déjà, un grand pas de représenter son pays, à l’extérieur.
D’aucuns disent qu’être nominée et ne pas remporter de prix, c’est inutile. Qu’en pensez-vous ?
Que tu remportes le prix ou pas, le plus important, c’est de participer, de se faire connaître, de faire découvrir sa culture aux autres nationalités ! Le fait d’être nominée apporte un échange culturel, tu apprends des autres et tu te fais des contacts. Tu découvres aussi d’autres cultures. Après, tu fais la fusion et ça peut donner quelque chose d’autre. J’ai beaucoup appris durant ces compétitions. C’est vrai que j’aurais voulu avoir les prix. Mais, le plus important, j’ai eu plus que les prix.
Il vous arrive souvent de rencontrer vos fans ? Comment ça se passe ?
Oui, tous les jours dans la rue, au marché et partout… Donc, c’est toujours un plaisir pour moi et ça fait chaud au cœur de croiser des gens qui vous voient à la télé. Mais, qui n’ont pas l’occasion de vous voir vis-à-vis. Les félicitations et les encouragements poussent à aller de l’avant. Les fans ne savent pas mentir. Quand ça leur plaît, ils t’aiment de par, ce que tu fais. Tu ne verras pas un fan s’approcher de toi quand il n’aime pas ta musique.
Vous êtes mariée. Comment arrivez-vous à concilier votre vie d’épouse et d’artiste musicienne ? Voici la question d’une fan.
Je suis mariée et j’arrive à agencer ma vie de couple et ma carrière musicale. L’essentiel, c’est d’avoir un partenaire compréhensif qui te soutient dans tout ce que tu fais. Quand il y a la confiance, le respect, il n’y a pas de problème. Donc, tout roule normalement.
Quel est le spectacle dont les gens en parlent encore ?
C’est la tournée de la caravane de Alif Naaba, « Nos voix pour la paix ». On voit qu’en ce moment, le pays n’est pas stable et nous, les artistes, on n’a que notre voix pour soutenir, pour encourager nos frères et sœurs. C’était à Ouahigouya où nous avons donné un spectacle avec un monde fou, à la place de la nation. Les gens en parlent encore. Ça faisait très longtemps que nous ne sommes pas allés en province. Eux aussi, ils avaient soif des artistes que nous sommes. Nous sommes des frères, des sœurs. A cause de la situation, ce n’est plus comme avant avec les tournées. Avec cette occasion, c’est tout Ouahigouya qui était sorti. On souhaite qu’il y ait la paix pour que nous puissions être proches de nos fans qui sont dans les 45 provinces du Burkina pour communier avec eux.
Quel est le clip qui cartonne jusqu’à ce jour ? Aujourd’hui, regrettez-vous, d’avoir choisi la musique ?
C’est le clip Zunoogo sorti en 2014. Jusqu’aujourd’hui, les gens ne cessent de le regarder. Franchement, je ne regrette pas d’avoir choisi la musique. C’est un vecteur qui me permet de m’exprimer, de dire haut, ce que les gens pensent tout bas, d’adoucir les mœurs. C’est vrai que ce n’est pas un métier facile surtout pour les femmes. Mais, c’est la volonté de dieu. Je ne regrette pas. Au contraire, ça me fait plaisir.
Nous sommes dans le mois de mars, un mois dédié à la femme. Que représente-il pour vous ?
Le mois de mars a toujours été un mois où les femmes s’expriment et ça permet aussi de faire une pause et de penser à la femme sous toutes ses formes, la femme entreprenante, au foyer, au champ… toutes les couches sociales où se trouve la femme. C’est un honneur pour nous et on ne peut qu’être fière d’avoir un mois qui nous est dédié. Que dieu continue de bénir la femme et lui donne encore plus de sagesse pour que nous puissions hisser très haut, le drapeau du Burkina !
Un objectif qui ne vous quitte jamais ?
Mon objectif, c’est d’être une artiste tradi-moderne burkinabè internationale au-delà de nos frontières, d’aller partout avec ce que je fais comme musique. Plus précisément, le liwaga, une sonorité qui vient de chez moi, dans le Zandoma. Par la grâce de dieu, j’y arriverai avec le soutien de mes fans, de toutes ces personnes qui aiment l’artiste Wedra, de près ou de loin. Que dans le monde, mon nom soit cité parmi ceux qui sont dans le tradi-moderne !
Quelle doit être la principale qualité de l’homme de vos rêves ?
C’est juste un homme qui craint dieu, un homme très protecteur, compréhensif, qui se bat pour sa famille.
Quel est votre plat traditionnel préféré ?
Le tô. Un bon yadéga, c’est le tô sauce toèga (baobab) avec kari. Tout le monde connaît ça à la maison. Quand je prépare le tô, c’est moi seule qui le mange.
Votre couleur préférée ?
Le jaune
Votre sport préféré ?
La marche
Entretien réalisé par Françoise Tougry
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