Etudiante en licence II en faculté d’anglais à l’Université Joseph Ki-Zerbo, Fousséna Barbara Ouéna est une jeune femme passionnée du digital. Depuis 2019, elle fait son petit bonhomme de chemin en tant que Community manager au Burkina Faso.
Née à Abidjan, d’un père burkinabè et d’une mère ivoirienne d’origine nigériane, Fousséna a grandi avec sa mère dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire. C’est là qu’elle a découvert le monde de l’informatique, dès l’âge de 11 ans, grâce à ses frères et à son collège Frœbe de Marcory. “Il y avait mes frères à la maison qui avaient déjà des outils informatiques et il y avait également des cours d’informatique dans mon collège. J’ai alors commencé à manipuler l’outil informatique.”, se souvient-elle.
Très vite, elle se distingue par sa rapidité et sa maîtrise du clavier, au point d’impressionner ses professeurs et ses camarades. “Les professeurs m’ont même fait la remarque parce que j’ai toujours été la première à finir à chaque fois qu’il y avait un exercice. J’étais rapide avec le clavier et j’étais généralement en première place.”, raconte-t-elle avec fierté.
Après avoir obtenu son Baccalauréat en 2017, elle quitte Abidjan pour rejoindre son père à Ouagadougou. Elle s’inscrit en faculté d’anglais, mais elle ne renonce pas à sa passion pour le digital.
En 2019, elle se lance officiellement dans le métier de Community manager, qui consiste à animer et à gérer la présence d’une entreprise ou d’une marque sur les réseaux sociaux. Elle se forme en présentiel en 2020 et passe des certifications en ligne en 2021/22.
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Aujourd’hui, elle compte une trentaine d’entreprises qui ont bénéficié de ses services, grâce à son professionnalisme et à sa créativité. “Je ne travaille pas pour tout le monde. C’est ce qui fait que je ne dépasse pas 3 à 4 comptes à ma charge et le reste, c’est de la consultation.”, explique-t-elle.
Ce métier, qui était d’abord une passion, est devenu une source de revenus importante pour Fousséna. Elle finance elle-même ses études, ses documents et ses besoins personnels, sans compter sur ses parents. Elle aide aussi ses frères et ses neveux, qui lui demandent souvent des cartes virtuelles. “Grâce à ce métier, j’arrive à secourir mes petits frères et neveux en matière d’argent. J’ai tout le temps de l’argent dans mon compte.”, affirme-t-elle.
Fousséna a également eu l’occasion de voyager en Côte d’Ivoire et au Togo, où elle a été sollicitée pour ses compétences. Elle est aujourd’hui surnommée la Yennenga du digital, en référence à Yeli Monique, l’ex-candidate à l’élection présidentielle qui se fait appeler la Yennenga de l’éducation.
“La Yennenga du digital vient d’une idée et aussi d’une motivation. J’ai donc enlevé éducation et mis digital à la place. Mais derrière ce surnom, il y a un message. Je veux montrer aux jeunes filles qu’elles peuvent réussir dans le digital, qu’elles n’ont pas à avoir peur de se lancer dans ce domaine.”, confie-t-elle.
« Ce n’est jamais facile de gérer deux choses »
Malgré le profit économique qu’elle tire de son métier de Community manager, Fousséna concilie vie estudiantine et professionnelle. Elle est déterminée à rendre ses parents fiers d’elle. Pour ce faire, elle poursuit ses études universitaires et est actuellement en licence II en faculté d’anglais à l’université Pr Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou. « Ils veulent voir le diplôme universitaire (la licence) », affirme-t-elle.
Elle met en avant le rôle de ses études dans son parcours de Community manager. « Mon domaine est assez compatible. C’est une filière qui enrichit mon métier. Les ressources sont souvent en anglais dans le domaine où je brille. Donc, les études me permettent de me démarquer dans ce que je fais », explique-t-elle.
Même s’il n’est jamais facile de gérer deux choses à la fois, la Yennenga du digital marque son emprunte dans le monde scolaire et celui du Community Manager.
« Ce qui joue en ma faveur c’est plus la flexibilité des horaires à l’université avec l’énorme possibilité que nous offre le digital qui est de travailler à distance. C’est ce qui me permet de gérer efficacement mon temps », reconnaît-elle.
Au regard de ses accomplissements, elle reçoit des éloges de la part des personnalités publics, des entreprises etc.
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Discrète voire trop réservée, Foussena Ouéna est dotée d’une sérénité qui pour elle, est une qualité jouant beaucoup en sa faveur. « Si vous n’êtes pas serein, vous ne pouvez pas gérer une communauté. Nous voyons du tout sur les réseaux sociaux. Les gens oublient souvent que ceux qui se cachent derrière les pages sont humains. On reçoit du tout en commentaire négatif et si vous n’êtes pas serein vous allez réagir de façon personnelle alors que vous êtes dans le compte d’une entreprise », reconnaît la jeune dame.
Passionné et connectée au monde numérique, elle fait des réseaux sociaux, la musique et la lecture son passe-temps. Surtout, nous dit-elle, les livre qui parlent du digital et du multimédia.
Fousséna a encore beaucoup de projets en tête. Elle veut élargir son champ d’action dans le domaine de la communication, en créant une agence de communication digitale, qui proposerait des services variés et de qualité à ses clients.
Comme on le dit, tout n’est pas rose et le défaut de Foussena Ouéna, c’est d’être trop critique envers elle-même. « Je m’auto-critique tout le temps. Je pense que c’est un défaut et en même temps une qualité dans le sens ou ça me permet de me surpasser. Le côté négatif, c’est que c’est assez stressant », justifie-t-elle.
Elle espère inspirer d’autres jeunes filles à suivre ses pas. La Yennenga du digital n’a certainement pas fini de nous étonner.
Abdoulaye Ouédraogo