21 octobre 2010 – 21 octobre 2023, cela fait 13 ans jour pour jour que le monde du showbiz et le peuple burkinabè a été endeuillé par la disparition tragique de la diva, Djata Ilebou. Queen Mafa rend hommage à une femme qui a porté sa voix pour les femmes et les orphelins.
Djata Ilebou, de son vrai prénom Badjata, qui signifie « On parlera de toi demain » est née le 27 juin 1976 de feu Bavakan Ilebou et de Kathuabia Aguekora à Kampa Fanian, un petit village de la province du Nahouri au Burkina-Faso.
Elle est issue d’une famille d’artistes musiciens au sein de laquelle, elle apprend très tôt le chant et la danse. Contrairement à beaucoup d’artistes qui ont découvert la musique dans leur jeunesse, «Djata» elle, est née et a grandi dans la musique.
Déjà à 4 ans, son père la forgeait à chanter . La musique est donc, un héritage paternel car son père et son grand-père étaient des musiciens attitrés dans la localité. Djata Ilebou a commencé sa carrière en 1985 et a parcouru de nombreux pays tel que le Canada, la France, la Suisse, les Pays bas, la Côte d’Ivoire, le Mali, l’Afrique du sud, l’Allemagne et l’Italie.
Elle a, à son actif, deux albums et des maxis notamment Betaro en 2006 , Femme en 2008 et Kampala en 2011 (à titre posthume).
A travers sa voix suave et imposante, Djata était la porte-voix des femmes ,des enfants défavorisés et des orphelins. Elle soutenait ainsi les actions de l’Association Solidarité Enfants Défavorisés. On se souvient des chansons tels que « Femme » où on peut entendre l’artiste s’adresser directement à la mort,la suppliant d’avoir pitié de la femme « … Moi Djata, je dis non !non ! non !Ce n’est pas la femme que tu dois prendre. Regarde autour de toi! Tous ces enfants, qu’est-ce qu’ils vont devenir ? Toutes ces femmes qui sont en train de tourner dans leurs tombeaux quand elles sentent que leurs enfants crient toujours…»
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La fin tragique d’une belle étoile
Dans la nuit du 21 octobre 2010 aux environs de 1h30mn, alors que Djata Ilebou et plusieurs autres personnes dont sa consœur Béky sont de retour d’un concert à Ziniaré, elles ont eu un violent accident à bord d’un véhicule qui essayait de faire un dépassement et qui a eu un choc fatal avec une autre voiture arrivant en face.
Le chauffeur est décédé sur place pendant que la chanteuse Djata Ilebou, dans le coma, est évacuée au centre hospitalier Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou. Béky qui a eu beaucoup plus de chances, s’en est sortie avec des fractures. Mais, Djata qui est dans le coma n’a pas pu tenir le coup. La triste nouvelle tombe, Djata Ilebou n’est plus. C’est la fin tragique d’une belle étoile qui brillait pourtant, à mille feux.
Une légende ne meurt jamais
Comme le dit son nom Badjata « On parlera de toi demain ». Lorsqu’on parle de musique tradi-moderne féminine, l’on fait allusion à cette guerrière du Nahouri. Une rue a été baptisée en son nom dans l’arrondissement de Bogodogo.
Tous ceux qui longeront la clôture Sud du mur de la brigade des sapeurs pompier au secteur 14 de Ouagadougou, auront forcement une pensée pour cette étoile qui restera gravée dans l’histoire musicale du Burkina Faso. Aussi, un studio d’enregistrement du CENASA porte désormais le nom de Djata Ilebou.
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