La problématique de la contribution de la femme au développement socio-économique du Burkina Faso dans un contexte de crise sécuritaire, a fait l’objet d’une rencontre. Laquelle rencontre s’inscrivant dans le cadre la première édition de Vitrine F, a eu lieu, ce jeudi 19 octobre 2023, à Ouagadougou. L’ancienne ministre du genre et de la famille, experte stabilisation paix et sécurité, Salimata Nébié Conombo a animé la conférence.
Alors que les femmes occupent 52 % de la population contre 48 % des hommes, elles sont moins représentées dans de nombreuses sphères au Burkina Faso. C’est fort de ce constat que Salimata Nébié Conombo a convié les femmes à se pencher sur la situation difficile des femmes burkinabè. La rencontre a connu la présence d’une vingtaine de femmes.
Selon Salimata Nebié Conombo, une culture qui est basée sur la violence doit se questionner parce que la violence est considérée comme normale en Afrique et au Burkina Faso, de nos jours.
« On attend quoi, à laisser les gens qu’on connaît s’exhiber avec les armes ? », s’est-elle interrogée. Pour elle, ce sont les voisins et les parents de certaines personnes qui sont à l’origine de ces violences. « Ça, c’est de la violence convenue, acceptée, digérée, intégrée et acondilée », a affirmé Salimata Nébié Conombo.
Quand on parle de pauvreté, a-t-elle soutenu, que ce soit au Burkina ou ailleurs, il y a quatre figures qui s’imposent toutes seules. « On voit la pauvreté sur les filles, les enfants, les femmes et les populations rurales », a-telle cité.
Sur la question de la participation de la femme au développement, elle a rappelé que 67% de la production alimentaire du Burkina Faso sont touchées par les femmes, qui pourtant représentent moins de 3% des entreprises formelles. A l’en croire, dix entreprises des femmes qui ont été créés en 2020 n’existent plus.
En vue de conforter leur rôle essentiel dans la construction de nation, la conférence du jour a fait savoir que les femmes doivent entreprendre dans un endroit social, politique et économique neutre sur les questions de genre.
La sécurité, la paix, la réconciliation, la relance économique et le retour à la stabilité, sont également de priorité pour les femmes, dans leur participation à la construction de la nation. Au total, 26 femmes seront primées au cours de l’édition 2023 de Vitrine F.
Outre cela, elles doivent peser sur leur avenir pendant la crise, dans la phase post-crise afin de promouvoir les lois au renforcement des droits de femmes, la réhabilitation des survivantes de VLC, la criminalisation sans équivoque des violences politiques et communautaires, l’opérationnalisation des R1325 et 2250.
Pour rappel, Vitrine F est une activité organisée par l’Association hommage aux femmes Burkina Faso, basée au Canada. L’association, fondée dans les années 1994 au Canada, a pour but de célébrer et honorer les femmes. Elle reçoit au moins 20 femmes à Montréal dans le cadre de ses activités. Le leadership au féminin, le mentorat, lancement d’entreprise, sont les volets envisagés au Burkina Faso.
Abdoulaye Ouédraogo