La Fédération française de basket-ball (FFBB) a interdit le port d’un hijab de sport en compétition, contrairement à la fédération internationale qui l’autorise depuis 2017, a indiqué le média Ouest France. Quelques jours avant l’assemblée générale de l’instance française prévue ce 14 octobre, une pétition intitulée « Basket pour Toutes » a été lancée. L’objectif est d’attirer l’attention de la fédération et de faire entendre les voix des joueuses et des acteurs et actrices de terrain qui s’opposent à cette règle, considérée injuste.
Une soixantaine de clubs a manifesté son opposition à cette interdiction et la pétition a mobilisé 3 000 signatures à la date du 11 octobre afin de dénoncer une situation intenable pour les joueuses concernées par cette interdiction.
Selon Hélène, une basketteuse, à l’origine de cette pétition, des centaines de sportives musulmanes qui décident de porter le couvre-chef sportif subissent la même humiliation, la même invisibilisation chaque week-end. Les clubs perdent des effectifs, des équipes sont amenées à disparaître faute de joueuses et c’est tout le championnat féminin qui en subit les conséquences.
Amnesty international n’est pas resté en marge de cette décision. En effet, Amnesty International a demandé à la FFBB et au ministère français des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques de veiller à ce que les règles relatives au port de couvre-chefs sportifs lors de compétitions ne soient pas discriminatoires à l’égard des joueuses musulmanes qui portent un couvre-chef religieux, et ne bafouent pas les droits de ces personnes.
A ce propos, Anna Blus, chercheuse sur les droits des femmes en Europe à Amnesty International, a déclaré qu’exclure des matchs de compétition, des joueuses de basket-ball musulmanes portant un couvre-chef religieux constitue, non seulement, une discrimination et une violation de leurs droits à la liberté d’expression, à la santé, à la vie privée et à la liberté de religion, mais aussi, d’un manquement au devoir de garantir que le basket-ball soit accessible à toutes les sportives.
« Au lieu d’imposer des règles discriminatoires prenant pour cible les athlètes musulmanes, la FFBB et les autorités françaises doivent saisir l’occasion offerte par l’Assemblée générale afin de réviser les règles existantes de sorte à garantir qu’elles protègent les droits humains au lieu de les bafouer, et doivent mettre un terme aux discours néfastes et aux stéréotypes négatifs qui ne font qu’alimenter l’islamophobie, notamment dans le sport. », a-t-elle justifié.
En rappel, Amélie Oudéa-Castéra a rappelé, en septembre dernier, avec fermeté la position du Comité international olympique sur le port du voile lors des Jeux 2024 à Paris. La ministre maintient que les membres de la délégation française ne seront pas autorisés à le porter, qu’importe la discipline.