Sabine est une sage-femme qui prend à cœur son travail. Dans l’exercice de sa fonction, elle tombe sur un homme pas comme les autres. Cet homme qui ne comprend rien à ce qu’elle fait, va exiger qu’elle retire l’eau qu’elle a mise dans le corps de sa femme. De quelle eau s’agit-il ? Lisez une histoire à rebondissements!
Ce jour-là, Sabine a reçu en consultation une femme. Contre toute attente, le lendemain matin, le mari de la dame en question débarque au sein du CSPC, en train de la pousser en direction du service de Sabine. Les voyant de loin, Sabine a supposé qu’il y avait un problème. Rapidement, elle les a rejoints.
Mais qu’est-ce qui s’est passé ?
La veille, Sabine a offert des services de planification familiale à une dame. Après lui avoir expliquée en détail les différentes méthodes de contraception, les avantages et les inconvénients, cette dernière a choisi sa méthode injectable. « J’ai fait son injection, j’ai notifié sur son carnet et nous nous sommes données rendez-vous dans trois mois pour une autre dose », a-t-elle précisé.
Mécontent de l’acte posé par l’agent de santé, le mari de cette dernière se rend sur les lieux afin de se défouler sur elle. A peine, Sabine a dit bonjour, le mari est monté au créneau. « Madame, je ne suis pas là pour vous saluer. Mais, l’eau que vous avez mis à ma femme hier-là, il faut retirer ça. Sinon, ça va chauffer », a-t-il averti.
Prise de panique, Sabine tente de le calmer afin d’en savoir plus. « M’asseoir ? Ah non, madame. Je ne suis pas là pour m’asseoir. Enlevez-seulement votre eau-là ! C’est tout ce que je vous demande. Qui vous a donnée ce droit-là? Qui? », continue-t-il de vociférer en fonçant droit sur la sage-femme.
Sabine regarde à gauche et à droite pour voir si quelqu’un pourrait lui venir en aide au cas où il déciderait d’en découdre complètement avec elle. Vue la situation, Sabine adopte sur le champ, une technique de négociation diplomatique.
« Monsieur, je vous demande pardon. Je ne savais que vous n’étiez pas consentant pour adopter une méthode. C’est vous le seul et l’unique chef de la famille, le zakzoba de la maison. C’est vous qui décidez. Elle n’avait pas le droit de le faire sans votre approbation. Vraiment, je m’excuse. Vous avez le droit d’être énervé. Même moi en tant que sage-femme, là je ne suis pas folle pour adopter une méthode sans l’autorisation de mon mari », a-t-elle supplié d’une voix tremblotante.
Redoutant le pire, Sabine a vite fait de trouver un repli stratégique avec beaucoup d’avantages. « Hummm !!! L’homme et son égo hein! Dès que j’ai dit ça, sa respiration a baissé et il a afin accepté s’asseoir », a-t-elle relaté.
Une fois assis et calme, Sabine prend son courage à deux mains pour lui expliquer posément qu’il est impossible « d’enlever l’eau-là » du corps de sa femme. Elle l’a rassuré que dans trois mois, le produit n’aura plus d’effets. C’est donc à lui de décider s’il veut que sa femme continue la méthode ou pas.
Pour pousser cet homme à baisser la garde, elle ne cessait d’augmenter la dose d’excuses, encore et encore. Finalement, tout est rentrée dans l’ordre. Le calme est revenu et chacun a repris son souffle. Il a aussi présenté ses excuses à Sabine en faisant savoir qu’il n’est pas contre la planification familiale. Mais, il fallait que la femme le consulte d’abord.
« Il a demandé la route et j’ai accordée SAP SAP. J’étais rassurée de les voir tout souriant. Dire qu’on allait me frapper matinalement dans mon service. Héee Dieu ! Djaaa, le métier là aussi est risqué », a-t-elle pris le soin de signifier.
Sabine espère qu’un tel scénario ne se s’invitera plus dans son parcours du moins, pas avec des sueurs froides et panique à bord.
Françoise Tougry