Le Burkina Faso commémore le 16 juin de chaque année, la Journée de l’Enfant Africain (JEA) instituée en 1991 en mémoire au soulèvement estudiantin du 16 juin 1976, à Soweto, en Afrique du Sud.
La commémoration de cette journée au-delà du devoir de mémoire, permet aux États africains d’exalter cette lutte des enfants pour défendre leurs droits. Elle permet aussi de marquer une halte pour faire le point sur la mise en œuvre des droits de l’enfant au niveau africain et d’envisager des mesures appropriées pour son mieux-être.
Pour ce faire, le Comité Africain d’Experts sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant (CAEDBE) a choisi de mener des réflexions autour du thème : « Les droits de l’enfant dans l’environnement numérique » à l’occasion de ce 33è anniversaire de la JEA.
En effet, l’ère numérique a fondamentalement changé la manière dont les enfants jouissent de leurs droits. L’accès à l’internet devient de plus en plus facile, et le nombre de jeunes utilisateurs de cet outil a augmenté de façon exponentielle.
Le rapport 2017 du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) sur la situation des enfants dans le monde numérique, indique que les enfants et adolescents de 15 à 24 ans constituent la tranche d’âge la plus connectée. A l’échelle mondiale, 71% d’entre eux utilisent internet contre 48% de la population totale.
Ledit rapport révèle également qu’un (1) internaute sur trois (3) dans le monde est un enfant de moins de 18 ans. A l’analyse de ces résultats, il apparaît clairement que la vie des enfants est influencée d’une manière ou d’une autre par l’environnement numérique dans lequel ils évoluent, et met à rude épreuve la problématique des droits de l’enfant.
En outre, l’influence négative du numérique sur la vie des enfants ou des adolescents est exacerbée par la double crise sécuritaire et humanitaire que traverse le Burkina Faso. C’est pourquoi, le pays a décidé de commémorer cette journée autour du thème : « Les droits de l’enfant dans l’environnement numérique en contexte de crise sécuritaire au Burkina Faso : réalités, enjeux et perspectives ».
Le choix de ce thème se justifie par le fait que l’espace numérique est aujourd’hui utilisé à d’autres fins par les organisations criminelles et les groupes armés terroristes qui abusent de l’ignorance et de la vulnérabilité des enfants qui utilisent les plateformes numériques. Il s’agit pour notre pays à travers cette commémoration de réaffirmer son attachement et engagement aux droits fondamentaux de l’enfant.
Afin de contribuer à la sensibilisation des populations et à l’information sur les dangers néfastes du numérique et d’offrir aux enfants un environnement protecteur, mon département dans le cadre de la célébration de la 33è JEA, a initié une série d’activités, au nombre desquelles :
– l’organisation d’un panel sur le thème : « Rôle et responsabilités des familles dans la protection et la promotion des droits de l’enfant dans un environnement en mutation » ;
– la réalisation et la diffusion d’un reportage télévisuel dans une famille modèle;
– la visite aux mineurs détenus à la maison d’arret de Ouagadougou;
– l’organisation d’un atelier de renforcement des capacités de vingt cinq (25) familles d’accueil sur la problématique et la prise en charge des Enfants Rencontrés lors des Opérations de Sécurisation du Territoire (EROST) ;
– l’organisation d’une journée de partage et de remise de kits à cinq cent (500) Enfants Déplacés Internes ;
– la réalisation et la diffusion d’un micro programme radiophonique en langue sur la responsabilité des parents dans l’éducation des enfants .
Au-delà de ces activités, j’invite l’ensemble des acteurs et actrices de la promotion et de la protection des droits de l’enfant à redoubler de vigilance face aux effets pervers du numérique qui compromettent le développement harmonieux de nos enfants.
Notre pays, en commémorant cette année, réaffirme une fois de plus son attachement et engagement à mettre en œuvre la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant pour la réalisation effective de ses droits même pendant les crises sécuritaire et humanitaire.
Pour la commémoration officielle de cette journée, je tiens à saluer l’engagement de tous les Partenaires techniques et financiers et tous les acteurs de la protection et promotion des droits de l’enfant qui, en dépit des situations difficiles que traverse le Burkina Faso, œuvrent inlassablement aux côtés du Gouvernement de la Transition pour le bien et le mieux-être des enfants au Burkina Faso.
Ensemble, œuvrons pour une enfance digne et épanouie.
Bonne célébration de la Journée de l’Enfant Africain à toutes et à tous.
Que Dieu bénisse notre pays, le Burkina Faso !
Nandy SOME/DIALLO
Administrateur Civil