Une délégation des associations féminines du Burkina Faso a été reçue en audience par le premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla. C’est un entretien franc, riche en enseignements sur la situation nationale et la place de la gent féminine dans la société qui a eu lieu entre le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, et les femmes de la société civile burkinabè.
La délégation conduite par la ministre en charge de la femme, Nandy Somé/Diallo a saisi cette une pour réitérer son soutien aux autorités de transition. La porte-parole de la délégation, Rosalie Ouoba, a salué le leadership du président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, et du Chef du Gouvernement pour les succès engrangés dans la reconquête de notre territoire, favorisant ainsi le retour, à ce jour de plus de 200 000 personnes déplacées dans leurs localités d’origine.
Toutefois, même si elles ont salué les efforts du Gouvernement pour la promotion des femmes au niveau des postes de responsabilité et de prise de décisions, les femmes ont estimé que cela reste encore timide.
Suite à ces reproches, le Premier ministre s’est défendu en ces termes : « Pour la formation du Gouvernement, j’ai consulté de nombreuses femmes. Plusieurs ont refusé de faire leur entrée dans le Gouvernement. De même, on constate qu’aux niveaux scolaire et universitaire, les filles sont très peu à militer dans les associations, alors que ce sont des écoles qui peuvent les préparer à assumer leur leadership ».
« On ne cherche que des femmes compétentes à promouvoir »
Pour Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, l’émancipation de la femme est une lutte personnelle et perpétuelle. « Il faut que les femmes trouvent les moyens de se libérer elles-mêmes. Personne ne viendra vous libérer si ce n’est vous-mêmes. Il vous faut identifier les obstacles, les étudier et voir comment les briser ». Et le premier ministre de conclure : « Le Gouvernement est disposé à vous accompagner dans ce sens. On ne cherche que des femmes compétentes à promouvoir ».
Abondant dans le même sens, la ministre en charge de la Femme, Nandy Somé/Diallo, a a affirmé qu’au niveau de son département, des femmes ont été consultées pour des nominations de directrices régionales et provinciales, mais nombreuses d’entre elles auraient refusé d’assumer ces postes de responsabilité.
« Tout le monde sait que les femmes se battent, mais c’est seulement au niveau de la base. Vers le sommet, elles ne se battent pas réellement. Ce qui intéresse les femmes instruites, c’est faire carrière et elles veulent que les choses changent brusquement », a affirmé le Chef du Gouvernement.
Selon lui, les femmes doivent encourager les jeunes filles à s’engager à tous les niveaux, sinon leurs places seront occupées par les hommes.
« Il vous faut inculquer l’esprit de combat au niveau des jeunes filles, dès leur bas-âge. C’est comme cela qu’elles seront initiées au combat. C’est de cette façon que demain, elles n’auront pas peur d’assumer des postes de responsabilité. On aura alors beaucoup de femmes leaders », a-t-il conseillé.
Pour les femmes, ce combat est difficile, car elles sont confrontées à des pesanteurs sur le plan social, politique et économique, portées par le patriarcat.
Néanmoins, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a estimé que même si ce combat est difficile, il n’est pas impossible et qu’elles doivent faire plus, pour leur épanouissement dans la société.
Les femmes ont aussi saisi l’opportunité de cette rencontre pour plaider pour une rencontre avec le Chef de l’État, à l’instar des autres composantes de notre société. Une requête qui a reçu l’avis favorable du Premier ministre.