Le cadre de concertation des organisations et acteurs intervenant sur le genre et la participation citoyenne des femmes au Burkina Faso (CCOAGPCF-BF), avec le soutien du Fonds commun genre, a organisé les 15 et 16 mai 2023, à Ouagadougou, un atelier de réflexion sur la contribution des femmes et jeunes filles burkinabè au renforcement de la cohésion sociale, initié par. A l’issue des deux jours de réflexion, les femmes ont fait des recommandations pour la consolidation de la paix au Burkina Faso.
« Les femmes ont décidé de proclamer la décennie de la paix », c’est l’une des résolutions majeures issues de l’atelier de réflexion.
Cette proposition intervient après une analyse du contexte politique et de la crise sécuritaire que connait le Burkina Faso.
Conscientes que le retour véritable à une paix définitive est un processus, les femmes ont pris l’engagement de travailler d’arrache-pied sur dix ans pour la consolidation de la paix, la cohésion sociale, et le vivre-ensemble.
« On ne souhaite pas que notre crise dure dix ans. Ça veut dire qu’on espère se mobiliser pour que la crise finisse au plus tôt. Mais, que sur une dizaine d’années, nous puissions mettre la femme comme vectrice de paix et travailler à une véritable reconversion des mentalités et des comportements pour que les communautés retrouvent leur stabilité d’antan », a précisé Martine Yabré, coordonnatrice du cadre.
Il s’agit concrètement pour les femmes de penser aux solutions qui peuvent contribuer à renforcer les initiatives nationales des forces de défenses et de sécurité pour reconquérir le territoire et reconstituer le tissu social.
« Il faut travailler pendant cette guerre dans laquelle nous sommes. Mais, il faut préparer l’après-guerre. La reconstruction est sociale, économique, psychologique. Elle est à plusieurs niveaux et cela demande beaucoup de temps, de ressources humaines, matérielles, financières et de concession », a mentionné Martine Yabré.
De son point de vue, les femmes doivent également travailler à panser les cœurs blessés. D’où son invite à la promotion de l’amour, de l’acceptation de l’autre, du pardon et de la tolérance. « Il faut que les gens intériorisent le pardon en eux-mêmes d’abord, et acceptent ensuite de s’aimer », a-t-elle laissé entendre.
A l’issue de cet atelier, le cadre de concertation a procédé à la mise en place d’un comité stratégique de 20 personnes chargées de faire la proposition d’un projet de note analytique.
Ledit projet de note analytique constituera un document de plaidoyer pour la suite. « Notre dispositif physique est déjà plus ou moins structuré. On peut dire qu’il est en marche parce que nous nous sommes accordé sur une stratégie pour cela », a déclaré Martine Yabré.
Des participantes satisfaites
L’atelier a enregistré la participation de femmes et de jeunes filles de plusieurs domaines d’activité et de diverses régions du Burkina Faso. Pour la participante de la région des cascades, cette activité a été une rencontre fructueuse marquée par des partages d’expériences autour de la consolidation de la paix.
« Si on veut réellement la paix dans notre pays, il faut impliquer les femmes et les jeunes filles car les autorités à elles seules ne peuvent pas y arriver », a laissé entendre Cathérine Midjour Soulma.
Selon Jacqueline Konaté Souratié, femme politique et participante de la région du centre, cette initiative est salutaire. Elle a affirmé son engagement à accompagner le cadre dans la réalisation de ses projets.
« A l’issue de ces deux jours d’ateliers, nous avons posé des bases concrètes qui montrent que nous allons passer à l’action les jours qui suivent », a-t-elle déclaré.
Les assises nationales des femmes sont prévues pour les 15 et 16 novembre 2023.