Le Collectif des Féministes du Burkina Faso (CFB) a organisé une conférence de presse, ce jeudi 11 mai 2023, à Ouagadougou pour dénoncer l’ œuvre musicale « Safi » de l’artiste Blem. Pour le collectif, cette chanson est un pur déshonneur pour la femme. Ensemble, les femmes ont levé la voix contre la chosification de l’autre moitié du ciel. A la suite de la conférence, le Conseil supérieur de la Communication a interdit la diffusion de cette chanson.
Ce jeudi 11 mai marque une date importante dans l’histoire du genre au Burkina. En effet, ce matin, elles étaient nombreuses à manifester leur soutien au collectif des féministes du Burkina Faso lors de la conférence de presse sur la dénonciation de « Safi », une œuvre de l’artiste Blem, jugée indigne.
Selon la porte-parole du collectif Mariam Lamizana, sous le leadership de l’Initiative Pananetuguri pour le Bien-être de la Femme (l’IPBF), des correspondances adressées au Conseil supérieur de la Communication (CSC), au Commissariat général des KUNDÉ avec ampliation au ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme à la date du 5 mai 2023, sont restées pour le moment sans suite.
N’ayant pas eu gain de cause, le collectif n’a pas baissé les bras. Il a alors décidé d’animer une conférence de presse dans l’optique de se faire entendre, de dénoncer et réclamer une fois de plus, la censure de cette chanson perverse qui dégrade la femme.
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Une réaction à chaud
Ce jeudi 11 mai 2023, dans l’après-midi, le CSC a, dans un communiqué, attiré l’attention des responsables des médias audiovisuels et en ligne, sur les manquements constatés dans la chanson « Safi », de l’artiste musicien Blem dont la communication au public peut constituer un délit par voie de presse.
Le CSC a par ailleurs invité tous les responsables des médias à prendre des dispositions idoines afin de s’abstenir de diffuser cette chanson à compter de ce jour, 11 mai 2023.
« En cas de contravention, les cas échéant s’exposeront aux sanctions en vigueur prévues par la loi en la matière », a averti Abdoulaziz Bamogo, président du CSC.
Pour rappel, le CSC a également été saisi, au cours de la semaine, par trois structures de la protection des droits humains à l’effet de voir examiner le contenu de la chanson.
Pour les défenseures des droits de la femme et de la jeune fille, cette sortie du CSC est déjà une victoire, Mais, elles espèrent gagner la guerre.
Françoise Tougry