Dans le cadre de la commémoration de la fête du travail, l’Unité d’Action syndicale (UAS) a organisé sa traditionnelle marche, ce 1er mai 2023, à Ouagadougou. L’objectif est d’exiger de meilleures conditions de travail et de vie.
Ils étaient plus d’une centaine, habillés en gilets oranges, à arpenter quelques artères de la ville de Ouagadougou. En effet, ils s’agit d’une délégation des différents syndicats du Burkina.
Escortés par la police, ces travailleurs ont quitté le siège de la bourse du travail ce matin pour se rendre au ministère de la fonction publique et du travail dans l’optique de transmettre leur plateforme revendicative.
A leur arrivée, ils ont été reçus par le Premier ministre Appolinaire Kyélem et quelques membres de son gouvernement.
Articulée sur cinq grands chapitres dont la sécurité des populations et leurs biens sur l’ensemble du territoire, les mesures contre la vie chère, l’accès au logement et à la terre, le respect et l’élargissement des libertés individuelles et collectives et la promotion du travail décent, l’assainissement de la gestion des ressources nationales et une véritable souveraineté nationale, la plateforme traduit un certain nombre de convictions des syndicalistes concernant la bonne marche du pays.
Le premier ministre et chef du gouvernement, a appelé les travailleurs et patrons à se faciliter la collaboration.
« S’il y a des patrons, c’est parce qu’il y a des travailleurs et s’il y a des travailleurs, c’est parce qu’il y a des patrons. Si l’entreprise disparaît, il y aura plus de travailleurs. Donc il faudra essayer de concilier les intérêts du patronat et les intérêts des travailleurs. Quand vous tirez trop sur les intérêts du patronat, ça peut casser la ficelle. Et si vous tirez trop sur les intérêts des travailleurs, ça peut créer des problèmes », a-t-il mentionné.
Comme pour convaincre les travailleurs, il a par ailleurs rappelé les efforts effectués par les membres du gouvernement pour contribuer à l’effort de guerre.
« Le président de la transition a renoncé à son traitement officiel. Les ministres sont revenus sur l’augmentation qui avait été faite sous le président précédent. Le mois qui a suivi, chaque ministre à donné 50%de son traitement pour l’effort de guerre. Et pendant toute l’année, chaque ministre est engagé à reverser 1%de son traitement pour l’effort de guerre », a-t-il expliqué
Le secrétaire général de l’Union syndicale des Travailleurs du Burkina (USTB), Ernest Ouédraogo a indiqué aux autorités que l’UAS réaffirme son soutien aux soldats et officiers honnêtes ainsi qu’aux Volontaires pour la Défense de la Patrie qui se battent nuit et jour au péril de leur vie.
« La promesse du gouvernement de faire la lumière sur le drame de karma qui fait l’actualité ne doit pas connaître le sort des enquêtes précédentes. Les auteurs de ces massacres doivent être identifiés et punis. Nous invitons les autorités politiques et la hiérarchie militaire à la vigilance afin d’éviter toute action susceptible de servir de prétexte à l’envoi de troupes étrangères au Burkina Faso par les puissances impérialistes », a-t-il déclaré.
Du côté de la section Synteb/Ouaga, le secrétaire général Marc Ollo Kambou se dit fier de la mobilisation des travailleurs à l’occasion de ce 1er Mai 2023.
« On est dans un contexte d’insécurité qui est une difficulté pour les gens de se déplacer parce qu’il y a la crainte. Malgré toutes ces péripéties, pouvoir mobiliser le monde qu’on a eu aujourd’hui, je pense que c’est encourageant pour la suite de la lutte », s’est -il réjoui.
Abdoulaye Ouédraogo