Le Secrétariat permanent des Organisations Non gouvernementales (SPONG) à travers le projet Benkadi a initié un atelier de formation, tenu dans les locaux de ladite structure les 27 et 28 avril 2023. Cette formation vise au renforcement de capacités des journalistes et utilisateurs des réseaux sociaux sur les changements climatiques et le plaidoyer à l’égard des décideurs politiques environnementaux.
Une trentaine de participants dont des journalistes et influenceurs ont pris part à l’atelier de formation sur le plaidoyer et les changements climatiques.
La formation a permis aux hommes de médias de découvrir le projet Benkadi, son public cible, ses objectifs et aussi de renforcer leurs connaissances en matière de plaidoyer, les notions du changement climatique et surtout, leur rôle par rapport au projet.
Pour le coordonnateur du SPONG et directeur régional du programme Benkadi, Syvestre Tiemtoré, l’initiative vise à outiller les médias sur le plaidoyer et le changement climatique pour une collaboration afin d’influer sur les politiques publiques.
« L’un des objectifs majeurs de cette formation est d’amener les journalistes à être les relais des acteurs de la société civile pour interpeller le gouvernement sur les sujets en liens avec le climat, la pollution par l’orpaillage et bien d’autres », a-t-il précisé.
Selon le chargé d’évaluation du projet, Daouda Traoré, le programme Benkadi est une initiative née dans l’objectif d’améliorer l’efficacité des politiques en matière d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuations de ses effets.
En effet, le programme est financé par le gouvernement, néerlandais à hauteur de 14 milliards de FCFA dont 5 milliards pour le Burkina Faso. Il couvre quatre pays à savoir le Burkina Faso, le Mali, le Bénin et la Côte D’Ivoire. Ses principales cibles sont les femmes, les jeunes et les personnes vivants avec un handicap. Au Burkina Faso, le projet vise à réhabiliter 25% des terres dégradées dans 7 régions d’ici à 2025.
Pour ce faire, le projet Benkadi invite les orpailleurs à abandonner l’utilisation des produits prohibés tels que le mercure et la cianure qui détruisent la vie des communautés et adopter des pratiques nouvelles qui leur permettent de produire en respectant les normes environnementales. Il interpelle les compagnies minières à respecter leur plan de sauvegarde environnemental.
Au cours de l’atelier, les participants ont bénéficié également d’un cours sur les généralités liées aux changements climatiques.
Selon le présentateur Mahamoudou Savadogo, les causes du changement climatique sont de deux ordres: elles peuvent être naturelles ou anthropiques. A ce niveau, des notions telles que les gaz à effet de serre, les effets de serre, les changements climatiques l’atténuation et l’adaptation ont été décortiquées à l’endroit des participants.
Au cours des échanges avec les participants il est ressorti que malgré l’adoption des lois sur des questions d’ordre hygiénique et publique, la mise en pratique fait beaucoup défaut. Aussi les problèmes identifiés sont entre autres la déresponsabilisation du citoyen burkinabè vis-à-vis des questions de climat, le manque de suivi des nombreuses sorties de reboisement au fil des ans. Aussi, il serait bien de penser à des alternatives dans la gestion des déchets plastiques.
Pour amener les gens à s’engager individuellement, des exemples en matière de personnes ressources ayant grandement contribué à la lutte contre le changement climatique ont été cités. C’est le cas du vieux Yacouba Savadogo et Bernard Lèdia qui ont se sont donnés corps et âme pour créer la nature et la protéger.
Comme solutions, il a été proposé de poursuivre la sensibilisation en allant surtout à la base, en éduquant les plus jeunes sur les question du changement climatique en incluant des thématiques en liens avec la protection environnementale dans les programmes scolaires. Il y a aussi le recyclage des déchets plastiques et solides, arrêter la déforestation et développer le transport en commun.
La notion de plaidoyer tel que les concepts de base et le processus de plaidoyer ont été abordés au cours de la formation.
A ce niveau, l’on définit le plaidoyer comme un processus dynamique relationnel et itératif qui vise à introduire des changements significatifs en mettant un problème à l’ordre du jour. Les objectifs sont entre autres influencer les décideurs, rassembler des alliés, convaincre les acteurs.
Pour atteindre les objectifs du plaidoyer, il faut nécessairement suivre fes étapes dont l’identification et analyse du problème, définition des objectifs, identification des leviers, des atouts, identifier les blocages, prévenir les risques, identifier les cibles et élaborer le message, identifier des alliances, choisir les approches et les activités de plaidoyer, établir un plan d’action de plaidoyer, planifier les tâches de suivi et d’évaluation et la mobilisation des fonds.
La cérémonie de clôture a été marquée par la remise des attestions aux participants qui se sont engagés par la signature de convention à être désormais des ambassadeurs dans la lutte contre les changements climatiques.
Le projet Benkadi s’est également engagé à signer des accords de partenariats avec les organes dont les journalistes ont pris part à la formation.
Aminata Ouédraogo stagiaire