L’Association des Journalistes communicateurs et scientifiques du Burkina Faso (AJCS-BF) a organisé, ce jeudi 27 avril 2023, à Ouagadougou, un atelier de renforcement de capacités de ses membres sur différents aspects de la science et de la technologie. Une trentaine d’hommes et de femmes de médias issu.es de la radiodiffusion, de la télévision, la presse écrite et la presse en ligne a marqué sa présence à cette rencontre.
32 journalistes ont eu droit à une séance de formation dirigée par le Pr Jacques Simporé, docteur en éthique-bioéthique, par ailleurs professeur titulaire de biologie moléculaire et de génétique moléculaire. La convergence des sciences et des technologies vers la personne humaine, les concepts de maladies émergentes et ré-émergentes, les manipulations génétiques, la biologie moléculaire et surtout la bioéthique sont les sujets abordés.
Selon Pr Jacques Simporé, il s’agit de permettre aux participants de mieux s’imprégner de ces différents domaines de connaissances.
Avec le développement de la science et de la technologie moderne, il est possible, selon le professeur, de fabriquer des organismes génétiquement modifiés (OGM) mais, pas sans conséquences. « On a même combattu des OGM et ces OGM sont vraiment mitigés. Les chinois ont déjà fait des humains OGM. On ne cherche même plus à soigner la personne, on cherche à augmenter les capacités de l’homme. Aujourd’hui, les défis sont énormes et la génétique aussi nous envoie dans des situations peut être sans éthique et c’est sans issue », a déploré le Pr titulaire de génétique et de biologie moléculaire.
Pour Karim Namoano, coordonnateur de l’AJCS-BF, le monde est en constante évolution. Les avancées technologiques et scientifiques ont le potentiel de transformer la compréhension de la vie-elle-même. « Cela peut-être passionnant mais, cela soulève aussi les questions importantes sur les limites de l’éthique, de ce que nous sommes capables de faire en tant qu’êtres humains. Les journalistes ont la responsabilité de communiquer de façon équitable et objective en évitant tout sensationnalisme et parti pris », a-t-il précisé.
Karim Namoano estime que les journalistes et les chercheurs ont un rôle crucial à jouer dans la promotion d’une réflexion critique sur ces questions. Ils doivent travailler ensemble pour s’assurer que la recherche scientifique soit menée de manière responsable et éthique et que l’implication de ces avancés soit comprise et discutée par tous.
« C’est vraiment une cérémonie sobre, modeste mais qui a un avantage de briser les barrières qu’il y a entre chercheur et journalistes « , a-t-il ajouté.
Présent à cette cérémonie, Boureima Sanga, ancien membre du Bureau de l’AJCS-BF a souligné que le journaliste scientifique travaille à mettre la science au service des citoyens et aide le public à en tirer profit. Ce dernier doit aussi cultiver « l’art du doute » pour que le public ne soit pas victime de recherches mauvaises, fausses ou frauduleuses notamment dans le domaine de la science.
Cela implique qu’il pose des questions et qu’il examine, sélectionne, décrit, vérifie et explique les faits scientifiques afin d’identifier les lacunes et de commenter les découvertes d’où l’intérêt de cette formation.
Au terme de cette formation, les initiateurs de l’atelier souhaitent que les journalistes mettent à contribution leur plume et micro pour expliquer à la population, ce qu’ils auront appris.
Françoise Tougry