L’initiative Pananetugri pour le Bien-être de la Femme (IPBF) a convié, ce vendredi 14 avril 2023, à Ouagadougou, ses partenaires et les hommes de médias au lancement du projet « Réponse pour le Sahel ». Une quarantaine de personnes venues de la boucle du Mouhoun, du Centre-Nord, de l’Est et du Centre a marqué sa présence à cette cérémonie qui se veut participative.
L’initiative Pananetugri pour le Bien-être de la Femme a procédé au lancement du projet « Réponse pour le Sahel » dans la matinée du vendredi 14 avril. C’était au cours d’un atelier. La rencontre vise à harmoniser les compétences des organisations partenaires et à développer une compréhension commune du projet « Réponse pour le Sahel » afin de susciter leur adhésion et leur implication dans l’exécution dudit projet.
« Réponse pour le Sahel » est né de la volonté de l’IPBF de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des filles et des femmes en situation de crise sécuritaire et humanitaire dans les régions du Centre-Nord, de la Boucle du Mouhoun, de l’Est et du Centre ainsi que des défenseurs des droits humains qui font face à beaucoup d’obstacles.
D’une durée de 18 mois, « Réponse pour le Sahel » a débuté en janvier 2023. Selon la présidente de l’IPBF, Juliette Bakyono, la spécificité de ce projet demeure l’intérêt et l’attention accordés aux défenseur.e.s des droits humains.
Les grandes lignes du projet
« Réponse pour le Sahel » a été financé par la fondation, Pour une société juste (PSJ) à hauteur de 75 000 000 FCFA et profitera à 400 femmes.
Trois grandes axes fondent ce projet. Il s’agit des actions de plaidoyer, d’appui d’urgence et de renforcement de capacités.
Pour les actions de plaidoyer, on note la réalisation d’une étude en cette période de crise sécuritaire, sur la situation des filles, des femmes et des défenseur.e.s des droits humains.
L’élaboration d’un plan de plaidoyer et des rencontres en ce sens avec des autorités, des leaders religieux, coutumiers et communautaires sont envisagés.
L’appui d’urgence aux filles et femmes déplacées internes concerne les donations (dons de vivres, serviettes hygiéniques, effets vestimentaires, savons, pommades, couvertures), l’organisation de formations en métiers pour les filles (avec dotation des filles en ration journalière) et de sessions de renforcement de capacités en éducation sociale et financière.
En matière de renforcement des capacités des défenseur.e.s des droits humains, le projet met l’accent sur les capacitations techniques et humaines de travail de ces derniers en milieu hostile.
Les initiatrices de « Réponse pour le Sahel » entendent également créer des espaces de bien-être et de soins collectifs au profit des défenseur.e.s des droits humains afin de leur permettre de prendre soin de leur santé physique et mentale. Des rencontres d’échanges sur différentes thématiques en lien avec le bien-être et le renforcement des compétences des équipes sur la gestion des cas de Violences basées sur le Genre sont également au menu.
La cérémonie de lancement a réuni des représentants du ministère en charge du genre et celui de la justice, des associations, des organisations de la société civile, des ONG et des journalistes.
Salamata Sawadogo, membre du Réseau des Femmes leaders pour la Tolérance et la Paix dans la région du Centre-Nord estime que c’est une très bonne initiative de vouloir défendre la cause des jeunes filles et des femmes et surtout de les accompagner dans l’amélioration des droits humains. « Ça va vraiment favoriser la mise en œuvre des activités des acteurs partenaires », a-t-elle ajouté.
La présidente de l’association Song-Taaba pour l’Epanouissement socio-économique des Femmes de Saaba a, pour sa part, apprécié ce projet, à sa juste valeur. « Ce genre de projet, il n’y en a pas beaucoup. Je les encourage à vraiment travailler là-dessus pour pouvoir prendre en charge les filles et les femmes et les faire sortir de la vulnérabilité. Je suis convaincue qu’ils réussiront à atteindre leurs objectifs. Moi-même, je vais prendre attache avec l’IPBF et lui apporter mon soutien », a indiqué Roukiatou Ouédraogo Belem, agent de santé au Centre de Santé et de Promotion sociale de Nioko 1.
A en croire la présidente de l’IPBF, Juliette Bakyono, l’appui d’urgence aux femmes et filles déplacées internes se fera en fonction des métiers qui seront retenus. Puis, des équipements seront mis à leur disposition suite à une formation d’au moins huit mois.
Quant au plaidoyer, l’étude permettra d’identifier des sites de collecte, de collecter les données et d’établir le plan de plaidoyer avec un argumentaire.
Du point de vue de l’assistance psycho social, les organisatrices de l’atelier ont mentionné la présence de mentors, de gestionnaires des cas avérés de VBG, la prise en charge holistique de ces victimes, les équipements médicaux pour la prise en charge, une motivation mensuelle en plus de l’installation du kit de fonctionnement pour les métiers avec les ressources de bases.
Françoise Tougry