La pièce théâtrale « Larmes des armes » est une réadaptation des poèmes de sa majesté, Moogho Naaba Baongho, chef suprême des mossis. Présentée au grand public de Ouagadougou, le 23 mars 2023, elle dépeint la situation sécuritaire nationale que connaît le Burkina Faso, notamment les attaques terroristes et met en exergue le rôle de la femme dans le processus du retour de la paix.
Dans cette mise en scène des poèmes du Moogho Naaba, les deux villages sont représentés par deux sœurs qui se haïssent et incitent les deux communautés à s’affronter. La tante des deux sœurs, accompagnée de quatre autres femmes entament une médiation pour les raisonner. Dure, mais pas impossible puisqu’Aïcha Kouanda, la tante, avec les femmes de chœur, réussiront à convaincre les deux villages de renoncer à la guerre et d’unir leurs forces pour contrer l’ennemi.
Rythmée de danse, de musique, de la chorégraphie, « larmes des armes » aborde le pardon, la réconciliation, le dialogue, la cohésion sociale, l’amitié, l’intégration, l’acceptation de l’autre et la parenté à plaisanterie, considérée comme l’arme la plus redoutable dans la résolution des crises au Burkina Faso, l’unité nationale, pour un monde de paix durable.
Jouée dans plusieurs langues nationales, à savoir mooré, dioula, fulfuldé, gourmatchéma, gouroussi, bissa, la pièce théâtrale relate
l’histoire de deux villages qui s’affrontent pour une histoire de fétiche, alors qu’ils étaient attaqués par des terroristes.
Du Zoom koom, (un jus africain fait à base du petit mil), du dolo ont été servi aux membres des deux communautés qui ont juré sur leurs fétiches de tendre la main à ceux qui les tuent sans raisons.
Dans une ambiance conviviale, ils se sont mis à danser, en déposant les armes. Ainsi, les deux villages retrouvent la paix d’antan. Un signe qui prouve que les ennemis, qui les attaquaient seront vaincus, au vu de l’union des efforts.
Pour le metteur en scène, Mamadou Tandano, Moogho Naaba Baongho a décidé de rendre un hommage à la femme qui a toujours occupée une place importante dans les résolutions des crises au Burkina Faso. Il reste convaincu que la femme peut grandement contribuer dans la lutte contre le terrorisme, car elle est amour. Pour le titre « Larmes des armes », Tandano explique qu’avec l’union des uns et des autres, l’ennemi qui fait pleurer aujourd’hui, prendra fin.
Selon le ministre en charge de la communication, Emmanuel Ouédraogo, cette pièce théâtrale vient à point nommé, car c’est un thème d’actualité qui concerne le Burkina Faso. De son avis, les thèmes abordés interpellent davantage le peuple à se lever comme un seul homme pour faire face à l’ennemi commun.
L’ambassadrice du Canada, présente à la cérémonie, se dit satisfaite. Pour elle, l’ambassade du Canada se dit fière d’accompagner le projet qui met à nu les réalités que connaît le Burkina Faso. « C’est une pièce qui touche tout le monde, facile à comprendre, c’est humain et une belle créativité », a souligné madame l’ambassadrice.
Juliette Congo, fondatrice du musée de la femme à Kolgondiéssé dans la commune de Ziniaré n’a pas manqué l’occasion pour participer à cette représentation théâtrale. Elle dit être très émue bien que ce soit la seconde fois qu’elle suive ce spectacle. Elle invite le comité à bien vouloir jouer la pièce dans les écoles pour contribuer davantage à éduquer les enfants, la jeunesse. Pour elle, la femme est le début et la fin depuis la création du monde. La femme est le pilier de la famille et quand il se détériore, tout s’écroule.
Aïcha Kouanda a joué le rôle de la vieille tante, elle se dit satisfaite de son parcours. Comme tout début, madame Kouanda a rencontré des difficultés qui l’ont d’ailleurs poussée à gravir des échelons. La comédienne invite les jeunes sœurs à bien travailler, car justifie-t-elle, le travail bien fait paie.
Pour la secrétaire exécutive de casting sud, Georgette Paré, membre du comité de réadaptation précise qu’ils sont des volontaires pour la défense de la patrie(VDP) culturels. Elle a également souligné que c’est une manière de contribuer à l’effort de la guerre.
Aminata Ouédraogo, stagiaire