Rokia Doumbia, connue au Mali pour son engagement contre la vie chère, a été écrouée mercredi 15 mars après un live sur TikTok. En effet, elle a essuyé des critiques sur l’insécurité et l’inflation dans ce pays. Des propos, considérés comme « incitation à la révolte » et « trouble à l’ordre public ».
Rokia Doumbia ne s’est pas inquiétée après s’être prise durement aux militaires au pouvoir et à leur « échec ». Elle n’est pas allée du dos de la cuillère pour dire ce qu’elle pense de la gouvernance du chef de la junte, le colonel Assimi Goïta.
« Ça ne ça pas. Aucun Malien ne vit en paix. Cette transition est un échec avec 0 % (de résultats). Je ne donnerais même pas 1 %, mais 0 %. L’insécurité gagne du terrain partout », a-t-elle déclaré en parlant de la période de gouvernement militaire censée précéder le retour, annoncé pour 2024, des civils à la tête de ce pays en proie à la propagation jihadiste et à une profonde crise multidimensionnelle. « Vous n’avez pas fait un coup d’État pour ça », s’est-elle offusquée.
A en croire l’influence, pendant ses lives, les gens réagissent en dénonçant la flambée du prix du riz, du gasoil, de l’huile et du sucre. Une situation qui l’indigne. «
Elle a poursuivi en précisant que le temps a donné raison à IBK, faisant référence à Ibrahim Boubacar Keïta, déposé par les militaires dans un climat d’exaspération de la population face à l’insécurité, la corruption et les défaillances de l’État, deux ans ans après sa réélection.
Rokia Doumbia, très suivie sur les réseaux sociaux, a indiqué elle-même à un correspondant de l’AFP, avoir été interpellée lundi à la suite d’un direct sur TikTok. Elle est restée deux jours au commissariat avant d’être placée sous mandat de dépôt pour « incitation à la révolte » et « trouble à l’ordre public par l’usage des technologies de l’information et de la communication », a indiqué un membre du parquet sous couvert de l’anonymat. L’information a été confirmée à l’AFP par un proche de Rokia Doumbia.
AFP