Le renforcement de la participation politique des femmes durant la transition a fait l’objet d’un dialogue démocratique, ce mardi 14 mars 2023, à Ouagadougou. Les opportunités pour une bonne gouvernance politique, les défis à relever, la contribution de la femme pour consolider la paix, sont entre autres les thématiques abordées au cours de ce dialogue.
La présente rencontre a été le lieu pour quatre communicateurs d’expliquer le rôle de la femme dans la gouvernance démocratique en période de transition.
L’inscription des reformes sur le quota genre et le financement des projets par certains partenaires techniques et financiers peuvent être des opportunités pour les femmes de s’impliquer dans la gouvernance démocratique.
A ce propos, le premier communicateur professeur docteur Abdoul Karim Saidou, les stratégies seraient surtout l’engagement et la coalition des femmes dans l’arène politique comme le font certains pays. « Il est temps que les femmes travaillent ensemble et s’intègrent dans la politique comme c’est le cas au Sénégal où la parité est 50- 50 » a-t-il souligné.
Les statistiques montrent que les femmes sont sous-représentées dans la sphère gouvernementale. Concernant le gouvernement de l’ancien premier ministre Albert Ouédraogo, on note 3,7% de femmes contre 92% d’hommes. Quant à l’actuel Premier ministre Joackim Kyelem, on enregistre 5 femmes sur 23 ministres.
Selon Jocelyne Vokouma, enseignant chercheure, une telle sous-représentativité ne favorise pas une réelle implication des femmes pour une bonne gouvernance. « Une participation sans influence, reste une participation sans incidence », a-t-elle martelé. Elle recommande donc une volonté politique et un devoir de patriotisme de la part des autorités afin qu’elles responsabilisent les femmes dans les postes de prises de décisions.
Pour docteure Zénabou Coulibaly, experte en genre, les femmes ont déjà fait leurs preuves en matière de contribution, recherche et consolidation de la paix et la sécurité en étant dans les rangs des Forces de Défenses et de Sécurité surtout au niveau des Volontaires pour la Défense de la Patrie.
Cependant, de l’avis d’Abdoulaye Barro, enseignant chercheur, les femmes sont les premiers leviers en matière d’actions. « Il n’y a que les femmes, elles seules, qui peuvent se décider. On ne peut pas le faire à leur place » a-t-il laissé entendre.
Une des participantes à ce dialogue a souligné le non-accompagnement de certains hommes. Non seulement, ces derniers ne participent pas à leurs activités mais, ils ne les soutiennent pas non plus.
De nombreux défis restent à relever quand il s’agit de la représentativité des femmes dans les organes et instances de prises de décision. Le secrétaire général de l’association Africa bussines, Wara Issoufou Yacinth suggère que les réflexions soient menées comme au XXIe siècle car l’égalité entre l’homme et la femme se mesure au niveau des droits, des devoirs et des fonctions. « La place de la femme n’est pas seulement à la cuisine, elle doit travailler », a-t-il précisé.
Malgré le fait que les femmes soient moins présentes dans l’arène politique, la gestionnaire des programmes à NDI, Awa Somé est confiante quant à leur réintégration dans la mise en œuvre des réformes à venir. « J’ai donc foi que la situation va changer », a-t-elle confié.
En rappel, le dialogue est initié par le consortium Diakonia en partenariat avec National Endowment Democratic (NED), National Democratic Institut (NDI), Peace Are You In (PAX) et le Centre pour la Gouvernance Démocratique au Burkina (CGD). Les échanges se sont déroulés sous le thème : « Femmes et transitions : opportunités et défis ».
Fatim Korogo