En prélude à la semaine mondiale de lutte contre la résistance aux antimicrobiens qui se tiendra du 18 au 24 novembre prochain, la société bio-pharmaceutique innovante Pfizer a organisé ce mercredi 15 février 2023, une table ronde virtuelle. L’objectif visé est de sensibiliser la population. 40 journalistes issus de 4 pays dont le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Burkina Faso y ont pris part.
Tueuse silencieuse, la résistance aux antimicrobiens (RAM) est aujourd’hui l’une des plus grandes menaces pour la santé mondiale. Le phénomène enregistre environ 700 000 décès par an. Il survient lorsque les bactéries, les virus, les champignons et les parasites évoluent au fil du temps et ne répondent plus aux médicaments.
A ce stade, les infections deviennent de plus en plus difficiles voire impossibles à traiter. Les antibiotiques et autres médicaments antimicrobiens perdent leur efficacité. Ce qui rend plus complexe le traitement des infections et augmente le risque de propagation, de forme grave de la maladie et de décès.
« Les antimicrobiens font partie des ressources médicales les plus précieuses que le monde n’ait jamais connues », a affirmé Dr Sanata Pakotogo Bamba, responsable du département des laboratoires du centre hospitalier universitaire de Bobo-Dioulasso. Selon elle, il est de la responsabilité de la communauté, d’éduquer les patients sur les dangers de la résistance aux antimicrobiens.
Tout comme la covid-19, les agents pathogènes responsables de la résistance aux antimicrobiens peuvent se propager rapidement et ainsi affecter les personnes de tout âge. « Nous serons confrontés à une autre crise de santé publique », a renchéri Professeur Aya Nathalie Guessennd Kouadio d’où la nécessité d’instaurer des mesures de santé publique, de prévention et de surveillance pour freiner sa propagation.
La secrétaire générale chargée de la surveillance de la résistance aux antimicrobiens, au niveau de l’observatoire ivoirien, Pr Kouadio a également expliqué que la présente table ronde et les forums similaires sont essentiels pour sensibiliser sur les menaces auxquelles la population est confrontée.
A ce propos, la responsable médicale de l’Afrique subsaharienne francophone, Dr Sylvie Kounde a évoqué les conséquences possibles. « Si elle n’est pas elle n’est pas contrôlée, elle pourrait conduire à un scénario dans lequel des infections mineures deviennent mortelles et les infections graves deviennent impossibles à traiter », a-t-elle prévenu.
Malgré les nombreux défis associés au développement de nouvelles molécules anti-infectieuses, Pfizer reste engagé à fournir de nouvelles thérapies efficaces qui ciblent les nouvelles infections émergentes difficiles à traiter. « Rien qu’en 2020, 28 millions de patients ont été soignés avec un traitement anti-infectieux de Pfizer », a-t-elle déclaré.
La société Pfizer reste convaincue que les gouvernements et la communauté de la santé publique doivent collaborer avec les industries. En effet, cela permettra de soutenir les actions et d’apporter une innovation continue dans le développement de nouveaux antibiotiques et vaccins. Le but est de freiner la propagation de la résistance aux antimicrobiens. Une augmentation continue de cette résistance pourrait coûter la vie à 10 millions de personnes dans le monde chaque année, d’ici 2050.
La semaine mondiale pour le bon usage de la lutte contre les antimicrobiens a été initiée en 2021 par l’OMS. Les antimicrobiens tels les antibiotiques, les antiviraux, les antifongiques et les antiparasitaires sont des médicaments utilisés pour prévenir et traiter les infections chez les êtres humains, les animaux ou chez les végétaux. Ils sont soit naturels, synthétiques ou encore semi-synthétiques et permettent de tuer le microbe, de ralentir sa progression et de bloquer sa croissance.
Abdoulaye Ouédraogo