L’Institut supérieur des Sciences de la Population (ISSP) a présenté le 4 février 2023, aux membres de l’Association des Journalistes et Communicateurs en populations et développement (AJC /PD), les résultats d’une étude portant sur la planification familiale et les violences basées sur le genre au Burkina. L’étude qui a été réalisée entre décembre 2021 et février 2022 a porté sur un échantillon de 6078 femmes.
Le Burkina Faso a fait un progrès remarquable en matière de contraception moderne au cours des 10 dernières années. En effet, selon une étude dirigée par l’Institut supérieur en Sciences de la Population, le taux de femmes pratiquant la contraception moderne est passé de 15% en 2013 à 32% actuellement.
Selon, le directeur adjoint de l’Institut supérieur des Sciences et de la Population, Georges Guiella, cette étude opérationnelle et représentative au niveau national a montré que 4037 femmes en union utilisent une contraception moderne contre 3% seulement de contraception traditionnelle. On retient de cette même étude que 14% d’entre elles pratiquent les méthodes à longue durée d’action. Un qui choix s ‘explique par le fait qu’elles veulent retarder les prochaines grossesses ou en limiter le nombre
Il ressort également que l’accès à la planification familiale est un problème majeur chez les adolescentes étant donné que certains prestataires sont encore réticents à leur fournir les informations dont elles ont besoin. Ainsi, selon les données de l’étude, les adolescentes ont deux fois moins d’informations sur la planification de la part des prestataires de santé que les femmes plus âgées.
Concernant les violences basées sur le genre, l’étude a révélé qu’une femme sur dix est victime de violences de la part d’un partenaire intime. Beaucoup de femmes ont avoué être victimes de violence au niveau de leur ménage de la part de leur conjoint tandis que 58% des femmes mariées ou en union ont reconnu avoir été victimes de violences par un autre membre de leurs ménages.
Face à cette situation, ces dernières ont recherché de l’aide auprès de la police, du corps médical, des conseillers juridiques, des chefs religieux, des programmes d’aide aux survivantes, des proches, des voisins, des amis…
En termes de recommandations, l’équipe d’enquêteurs a exhorté les prestataires à preuve de professionnalisme et ne pas juger les femmes qui ont besoin de leurs services. Une attitude qui peut les dissuader de parler de leurs expériences et de rechercher de l’aide. L’équipe a en outre suggéré des interventions afin d’aider les femmes à être plus en sécurité lorsqu’elles ne peuvent pas quitter leur relation.
Françoise Tougry