S’il y a un artisan burkinabè dont les créations attisent la curiosité des visiteurs à cette 16 e édition du SIAO, c’est bien Ousseni Ganama, un fondeur de bronze originaire de Koudougou dans le Centre-Ouest.
Baobab, oiseaux nichés sur des branches, un guitariste sur scène, une femme versant de l’eau, sont entre autres quelques objets d’art créés de main de maitre par Ousseni .
L’homme tire son inspiration de sa culture et de la vie quotidienne. « Toutes les pièces que je fabrique, me sont inspirées des faits de société. Les femmes qui sont entrain de verser de l’eau et celles qui dansent au son de la musique, ce sont des exemples de la vie quotidienne » a-t-il déclaré
Passionné du métier de bronze, Ousseni a hérité du savoir-faire de son père auprès de qui il appris depuis son enfance. « Quand j’étais avec mon père, des sœurs religieuses étaient venues faire une commande et c’est ce que j’ai fabriqué qu’elles ont choisi », a-t-il expliqué.
Autrefois apprenti, Ousseni Ganama vole de ses propres ailes, depuis quelques années. Mieux, il accueille à bras ouvert tous ceux qui veulent travailler à ses côtés. Il ne cache pas sa fierté d’avoir pu former trois autres bronziers qu’il considère comme ses hériters.
Il n’hesite pas à faire appel à eux lorsqu’il a beaucoup de commande à satisfaire.
Toutefois, il regrette de n’avoir toujours pas pu avoir d’apprentis de sexe féminin. Ce qui se justifie de son point de vue, par le jugement de la société. « Les gens ont tendance à dire que ce genre de métier est réservé aux hommes et se moquent des femmes qui s’y adonnent. C’est comme voir un homme faire la cuisine pendant que sa femme est à côté », a-t-il déclaré.
« Je salue le fait qu’il n’ait pas de revendeur ambulant cette année »
Ousseni Ganamé participe au SIAO depuis 35 ans. Pour lui, le SIAO est très important. Il invite les artisans qui n’ont pas pu répondre présent au SIAO 2023 de faire preuve de solidarité à l’endroit des artisans en compétition.
Lors des SIAO précédents, les articles de l’artisan étaient majoritairement visités par des touristes. Ce qui n’est pas le cas en cette édition de 2023. Néanmoins, il salue l’organisation de l’évènement « Nous sommes contents du SIAO 2023 et du fait que l’évènement ait pu se tenir. Je salue le fait qu’il n’ait pas de revendeur ambulant cette année. Ça permet aux artisans qui sont dans les stands d’avoir pour eux. Ça prouve que chacun a fait son travail pour le SIAO de cette année », s’est-il réjouit.
Ousséni Ganamé a respectivement fait deux stage en bronze en 2002 et en 2012 avec des associations des côtiers en France (bordeaux).
En compétition pour le prix de l’Assemblée nationale et celui de la créativité, ce dernier croit en ses chances grâce à son travail.
Après 4 jours d’expositions à l’édition 2023, Ousseni continue de recevoir la visite des clients et des associations dans son Stand. A son niveau, les petits modèles sont les articles les plus écoulés. Les prix varient entre 13 000 et 1 500 000 FCA.
Abdoulaye Ouédraogo